MARIAGE, UNIONS CIVILES ET INSTITUTIONNALISATION DES MOEURS.
MATRIMONIO, UNIONI CIVILI E ISTITUZIONALIZZAZIONE DEI COSTUMI.
Mariage, unions civiles et institutionnalisation des moeurs.
Plan
Avant-propos
L'adoption des enfants et le développement de leur personnalité
Importance légale de la terminologie et pratique des cérémonies
Socialisation du privé et institutionnalisation des moeurs:
Interdiction, encadrement et habilitation législatifs
Hantises nietzschéennes: promiscuité, familles éclatées et unions homosexuelles
A) Figure du père, familles éclatées et ménages modernes
Avant-propos.
Déjà en septembre 2000, dans mon texte intitulé ''Le lit du néo-fascisme'' et dans son ''Annexe'' (v. Section ''Fascisme, Racisme et Exclusivisme'' dans le site http://lacommune1871.tripod.com.), j'avais mis en garde contre le retour nietzschéen en mode théocratique (et multiconfessionnel) en préparation dans les cercles dirigeants du capitalisme occidental et mondial. Je suis revenu sur le sujet en 2002 dans mon Pour Marx, contre le nihilisme (idem, section ''Livres'') en particulier en mentionnant les activités du Manhattan Institute et celles des milieux philo-sémites nietzschéens auprès de la présidence américaine.
Aujourd'hui, le Président G. W. Bush, celui-là même qui émit la Doctrine de la guerre préventive, porte de l'avant une stratégie de régression politique et sociale voulue par les philo-sémites nietzschéens de tous bords qui rêvent d'un Empire universel ouvertement théocratique et centré sur la prééminence du Temple sioniste qu'ils comptent reconstruire à Jérusalem. Cette régression fascisante est portée de l'avant, systématiquement, étape par étape (voir l'attaque feutrée contre la laïcité républicaine ouvertement et outrageusement considérée par certains comme une ''idéologie'' lors du faux débat sur le port du voile). Elle l'est désormais à une échelle globale avec toutefois les modulations culturelles qui s'imposent afin de ne pas heurter de front le sens démocratique et laïque encore intact des citoyens. Cette contre-réforme impériale et théocratique a déjà débordé en Europe. Elle se poursuit sauvagement ailleurs à coups de guerres préventives et de ''régime changes'' en vue de l'hypothétique construction du ''Grand Moyen-Orient'' des nouveaux templiers qui soit compatible avec le parachèvement de la construction coloniale d'Eretz Israël, Etat racial devant être désigné comme étant officiellement ''juif'', qui engloberait 90 % de la Palestine historique, ne laissant que quelques bantoustans urbains aux millions de Palestiniens nés sur ces terres. Ce n'est pas nous mais les faits quotidiens indéniables qui lient l'Etat d'Israël d'aujourd'hui à cette contre-réforme et nous force à une vigilante et ferme critique de tous les instants. Critique qui du reste représente à mon sens la seule défense légitime de la sacralité de l'Etat d'Israël dans ses frontières onusiénnes de 1947 (à moins que que nouvelles frontières ne soient négociées de bonne foi avec le peuple palestinien qui est historiquement le premier occupant connu de cette terre). Avec le renouvellement du liberticide Patriot Act aux USA et son inexorable extension à l'ensemble de la planète sous couvert de lutte ''anti-terroriste'', cette contre-réforme vise à transformer l'ensemble des citoyens libres en Palestiniens forcés par le ''marteau'' nietzschéen à la servitude volontaire.
La gauche ne peut plus faire l'économie d'une stratégie à la fois défensive (pédagogie publique, mobilisation) et fermement offensive (isolement intellectuel et politique des philo-sémites nietzschéens, par définition antithétiques à l'esprit et à la pratique de toute république laïque qui se respecte.). Poursuivant ce que j'avais commencé en septembre 2000 dans une indifférence, à vrai dire plus coupable que naïve, je soumets à tous les militants de gauche et à tous les communistes ces remarques concernant le mariage, les unions civiles et l'institutionnalisation des moeurs. Il s'agit d'extraits d'un texte en élaboration auquel certains se sont déjà octroyé un accès illégal* au moment même où je le dactylographiais sur mon ordinateur personnel. J'ai donc pris le parti de rendre ces extraits accessibles immédiatement à tous afin de protéger le sens critique des lecteurs qui ont le droit de former leur esprit citoyen sur la base de textes originaux plutôt que sur la foi de ragots fort peu professionnels et de seconde main de petits-bourgeois papoteurs de profession.
Paul De Marco, professeur de relations internationales.
Richmond Hill, le 2 juin 2004.
* C'est, preuves et dates à l'appui, le cas notamment, mais non exclusivement, de certains intervieweurs et de leurs recherchistes au sein de Radio Canada et de TV Ontario (ils se reconnaîtront), des gens surpayés à qui ils seraient sans doute inutile de vouloir expliquer l'ABC en matière de déontologie d'un métier qu'ils ne méritent pas d'exercer, surtout sur des chaînes publiques. Que de lumpen-petits-bourgeois mal formés intellectuellement fassent des pieds et des mains pour assurer leur avancement relève sans doute de la nature du système capitaliste. Néanmoins, l'immixtion dans les espaces privés, les ordinateurs et le courrier d'autrui en vue d'en subtiliser des données relèvent clairement du code criminel. D'autre part, prétendre imiter une Caplan à la poste ou les manières burkiennes des ''élites'', grandes et petites, mais toujours coloniales, du pays ne constitue pas la meilleure marque d'éducation ni de bon goût. Ni de la plus impeccable légalité. A un tel degré de nuisance et de mesquinerie, ceci relève moins du respect de la démocratie que de l'éducation personnelle et, par conséquent, des acquis culturels et de l'influence des pédagogues employés comme tels à tous les niveaux. Ce qui, on le voit, explique malheureusement tout. Plutôt que de fouiller les espaces privés des gens, mon conseil est de prendre vos diplômes, le piston unisexe dont vous vous prévalez d'ordinaire et un miroir cervantèsien: vous verrez, c'est très instructif. Cela vaut tous les documents disponibles dans toutes vos Canadiana de ''survie'', maintenues artificiellement sur fonds publics pendant que des immigrés, de loin plus qualifiés professionnellement et moralement que vous, triment 60 heures légales par semaine pour $ 7.50 de l'heure.
Voici trois remarques initiales résumant le coeur du problème. Elles portent respectivement 1) sur la gauche et les ''débats de société''; 2) la valeur politique et idéologique de la terminologie à l'heure des mass-médias et 3) la gauche et le ''mariage religieux'' comme tel selon le point de vue de la société politique et le point de vue de la société civile.
1) La gauche n'a jamais rien eu à craindre de ce qu'il est convenu d'appeler les ''débats de société''. Ces débats n'existeraient pas sans elle et sans son insistance à fonder les valeurs sociales sur la liberté, l'égalité et la fraternité. En d'autres termes, ces débats devraient être au coeur du ''pragmatisme'' de gauche. Tout débat de société relève de la place et du rôle des individus au sein de la production et de la redistribution sociale. Cette place et ce rôle déterminent le degré de liberté réelle insufflé aux normes formelles et constitutionnalisées. Cela est vrai pour l'amour libre et le féminisme comme pour l'union homosexuelle. La gauche doit s'efforcer de situer ces débats dans leurs vraies dimensions. Elle doit par conséquent prendre le plus grand soin de souligner leurs aspects relevant des ''services sociaux universels'' (redistribution sociale, ménages etc) et des droits des minorités ainsi que l'exigent la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et ses pendants européen et onusien.
Sous couvert de ''morale'' mais à l'envers, c'est également ce que fait avec un activisme forcené une certaine droite et un certain conservatisme transversal. Ils sont motivés par les impératifs de l'exploitation de l'Homme par la l'Homme selon les époques historiques et donc par l'internalisation des normes de soumission au plus profond de l'intimité individuelle. Pour eux, la montée en épingle de phénomènes statistiquement minoritaires sur un mode purement ''éthique'' joue un rôle de ''pédagogie coercitive'' nécessaire au maintien d'un consensus social imposé par le haut ainsi que l'ont mis en lumière Durkheim et Gramsci.
Aujourd'hui, l'âpreté du débat dissimule la volonté de régression préventive d'un capitalisme néolibéral occidental contraint à démanteler l'Etat social d'après-guerre pour accroître ses profits au dépens de la société malgré la hausse séculaire du chômage. La gauche n'a guère besoin d'une morale de ''nouvelle domesticité'' dispensée par des bas-clergés instruits à la sébile et à la pitié. C'est d'autant plus vrai que la régression néolibérale n'a pas encore gagné la partie, loin s'en faut: de fait, la restructuration imposée à la force de travail en faveur d'une dualisation compatible avec la société de ''l'auto-satisfaction'' crée les conditions propices de la solidarité politique et sociale entre les classes moyennes en perpétuel péril et les travailleurs industriels et précarisés. En autant que la gauche ne perde pas de vue l'importance des services sociaux universels pour rééquilibrer les disparités croissantes entre ''salaires individuels'' et ''revenus nets globaux'' (salaires plus transferts sociaux) et donc pour soutenir structurellement la productivité nationale. Ce n'est pas un hasard si la tentative régressive de réhabilitation de la ''famille nucléaire'' et de ses relations patriarcales de pouvoir correspond à l'incapacité grandissante du capitalisme contemporain de résorber la main-d'oeuvre libérée en masse par la croissance de la productivité capitaliste et par le passage à une société de services dépourvue de la nécessaire médiation du partage du travail socialement disponible. Les fantasmes nietzschéens de l'adoption par des couples homosexuels sont le symptôme pervers d'une attaque en règle dirigée contre les mécanismes de solidarité mis en oeuvre au sein des ''ménages'': cela se vérifie autant pour les allocations familiales que pour les aides sociales. Dans tous ces débats, le rôle de la gauche devrait donc être de soutenir l'autonomie matérielle des individus, quelle que soit leur orientation sexuelle, au travers de la défense de mécanismes de solidarité sociale adaptés aux possibilités budgétaires réelles, tout comme aux exigences de sa vision politique et sociale de la redistribution. Les pieds bien ancrés sur le plancher des vaches, rappelons que l'alternative nietzschéenne à la libéralisation des moeurs et à la législation de formes paritaires d'unions civiles homosexuelles n'est autre que le ''retour'', déjà annoncé par les lectrices et les lecteurs trop assidus de Carl Schmitt et Cie et par quelques écrivaillons calamiteux et vénaux, de la prostitution organisée dans de nouvelles maisons closes (ce pendant obligé du mariage traditionnel) faites à l'image de leur société idéale.
2) La dynamique des débats publics dans une société dominée par des médias de masse majoritairement aux mains d'intérêts privés impose une vigilance terminologique de la part de tous les partis de gauche et des groupes de pression qui lui sont proches. Je serais ainsi d'avis que le terme ''mariage'' trop chargé de connotations patriarcales soit éliminé purement et simplement du Code civil en faveur du terme générique et neutre d' ''union civile''. Cette union civile pourrait alors être déclinée indépendamment des genres selon le type de contrats volontairement choisis par les couples mais entérinés par la loi. En spécifiant les droits et devoirs patrimoniaux et autres en cas de rupture et de divorce, ces contrats constituent en effet la base légalement stable et économiquement nécessaire sur laquelle viennent se greffer ensuite les mécanismes de redistribution sociale. La seule à laquelle la République reconnaisse une valeur légale contraignante dans les limites démocratiques inhérentes à tout contrat librement consenti. C'est d'ailleurs la direction générale sagement imprimée par la législation du Pacs, malgré sa prudence. Il est clair, cependant, que dans le langage commun nous continueront longtemps à parler de ''mariage'' plutôt que d' ''union civile''. Les opposants de la libéralisation des moeurs auront d'ailleurs tendance à confondre volontairement l'un pour l'autre. Aussi la gauche devrait veiller instinctivement à préciser sans relâche ce qui est réellement en jeu pour la communauté dans son ensemble. Il s'agit du contrat civil et de ses formes et non du ''mariage religieux'' qui relève d'un choix personnel facultatif exercé dans le domaine privé, un choix qui ne nous concerne donc pas politiquement parlant. Rien ne s'oppose à ce que le premier continue à être désigné comme ''mariage civil'' dans le langage courant, puisqu'aussi bien cela n'est pas en soi inexact et correspond en outre à une habitude sociale profondément enracinée. Rien ne s'oppose non plus à la formation de couples libres vivant en situation de droit commun. En matière d'union civile et de mariage, il conviendrait de rappeler sans cesse que la logique de la laïcité revient en réalité à assurer les droits et la tranquillité de la majorité en protégeant scrupuleusement ceux des minorités. Les fantasmes nietzschéens destinés par des castes supérieures à un supposé ''petit peuple'' ne sont plus de mise. Du moins tant que les citoyens auront accès à l'éducation publique, libre et gratuite. (A-t-on suffisamment songé, par exemple aux surdéterminations sociales nécessaires qui doivent être accumulées pour produire les ''actes spontanés'' décrits par Gide ainsi que les regards furtifs échangés avec sa femme par cet auteur rétif au totalitarisme (soviétique?) dans un wagon de train maghrébin?)
3) Faut-il pour autant que la gauche n'ait aucune opinion sur les ''mariages religieux'' en tant que tels? La tradition anticléricale constituait une nécessité politique à l'époque où les clergés exerçaient encore des pouvoirs politiques et sociaux importants. La constitutionnalisation de la laïcité a réglé ce problème du point de vue politique et également, quoique dans une moindre mesure, du point de vue social. Aujourd'hui, même en Pologne, les religieux pratiquants, par opposition aux ''croyants'' les plus divers, constituent moins de 5 % de l'ensemble de la population. Ceci explique l'attachement autrement contradictoire d'une importante partie de la population, population homosexuelle incluse, à ces cérémonies privées à caractère religieux: il s'agit moins une volonté de se battre pour un ''aggiornamento'' des cultes concernés que de faire reconnaître leur propre ''normalité'' sociale.
On voit qu'il y à là un noeud gordien fait de trois cordes distinctes. La première concerne les églises en tant qu'instituions théocratiques privées. La seconde concerne les croyances religieuses privées. La troisième concerne la ''normalité'' sociale et républicaine et donc, en grande partie, les orientations sexuelles (et l'idée que la société se fait de la reproduction sexuée à un moment donné). L'impératif logique et philosophique parfaitement illustré par la République de Platon crée une dialectique particulière entre prêtre et croyant. Les raisons politico-sociales des uns n'étant pas toujours les raisons des autres, l'équilibre peut seulement être atteint par le degré d'autonomie que les structures théocratiques-sociales sont disposées à reconnaître aux consciences individuelles. C'est de toute évidence ici, la tendance principale exhibée par l'histoire de l'évolution de la chrétienté bien que la dialectique reste la même pour toutes les religions établies. L'esprit républicain a définitivement tranché la question en reconnaissant la possibilité politique et légale pour toutes les consciences individuelles de s'affranchir définitivement de cette dialectique religieuse tronquée qui ne reconnaît pas leur place légitime à des consciences libres et responsable de leurs croyances (y compris les consciences athées) ou de leurs doutes, en dehors de toute immixtion cléricale. La République ne se nourrit pas de pensée primitive et synthétique mais peut coexister avec elle, en la tolérant.
Il est clair que la gauche a historiquement privilégié la marche vers l'émancipation des consciences. Pour elle, la ''normalité'' républicaine potentiellement généralisée par la République à l'ensemble des citoyens, consistait dans l'émancipation parallèle des atavismes cérémonials hérités du passé. Elle fit à ses débuts l'expérience malheureuse de la substitution radicale de cérémonies nouvelles aux anciennes. Elle commit ainsi une erreur contre son âme laïque. Cette substitution revenait à confondre de but en blanc rapports sociaux de reproduction et liberté de conscience. Elle découlait en partie de la nécessité de supprimer l'emprise politico-sociale du clergé. Plus tard, l'idéologie et la propagande anticléricale continuera ce que le combat au nom du Culte de l'Etre Suprême n'avait pas pu accomplir mais, cette fois, de manière plus lucide et logiquement plus correcte. En transformant le contrôle des moeurs en autant de matières républicaines dûment légalisées, le Code civil contribuait encore à affranchir la société des contraintes de l'Ancien Régime. Le reste fut affaire de développement historique de la socialisation des rapports sociaux de production.
Par conséquent, il serait contre-productif, aux yeux de la liberté individuelle et des libertés collectives, de prétendre restaurer l'institution du mariage religieux en lui conférant une importance usurpée en regard de l'évolution politique et sociale ainsi qu'en regard de l'évolution de la responsabilité de chaque conscience particulière. Cette restauration viendrait embrouiller les cartes en ce qu'elle conférerait aux cérémonies religieuses un caractère de sanction collective à ce qui relève de la reproduction de la force du travail au sein des ménages. La ''normalité'' qui en découlerait serait une ''normalisation'' sur un mode régressif bien plus qu'une normalisation des paramètres laïques et républicains nécessaires pour permettre à chaque individu d'opter librement pour ses choix (et son cheminement) privés tout en jouissant de tous les droits et devoirs collectivement reconnus au nom de l'égalité et de la liberté. La normalisation religieuse est le contraire de la normalité républicaine laïque (normalité spécifiquement ''humaine'' donc, compte tenu du devenir historique de l'Homme) en ce qu'elle est incapable de concevoir la liberté autrement qu'en dehors des contraintes imposées par des institutions usurpant leur pouvoir temporel autant que leur pseudo-pérennité spirituelle relevant du ''divin'' a-temporel.
Politiquement parlant donc la gauche n'a pas à se mêler des cérémonies religieuses liées au mariage privé. Mais elle se doit de défendre la primauté et l'égalité des unions civiles légalement instituées sans discrimination liée à l'orientation sexuelle. Du point de vue de la société civile et des groupes de gauche qui relèvent d'elle, il est possible, et sans doute même souhaitable, que la gauche ait un rôle particulier à jouer, surtout lorsque l'activisme des groupes de pression liés au conservatisme théocratique de tous bords a le potentiel de déborder sur l'agenda politique républicain. A ce propos, la gauche reste tributaire de son rôle pédagogique et laïque en ce qu'elle a l'obligation de faire cheminer la société dans son ensemble vers toujours plus d'internalisation des principes d'égalité, de liberté et de fraternité, sans pour autant forcer l'allure au point de heurter les sensibilités d'une partie de la population, voire de son électorat. En clair, dans l'optique du dialogue avec le monde religieux, elle aura tendance à se porter à la défense des consciences individuelles par-delà les médiations ecclésiastiques, et donc à argumenter en faveur d'un ''aggiornamento'', voire d'une ''théologie de la libération'' ainsi qu'avaient su le faire les Sandinistes et leurs alliés, allant dans le sens d'une défense qualitative des principes religieux qui relèvent d'un socle humaniste et ''rationnel'' commun. Mais elle ne cherchera pas à imposer à ce monde religieux des restrictions qui dépasseraient son autorité républicaine. En autant que les principes républicains et laïques sont scrupuleusement préservés, il est désormais préférable de laisser le devenir historique opérer son oeuvre de décantation. La République reconnaîtra par conséquent le droit des plus orthodoxes et des plus conservateurs de cheminer à leur rythme dans leurs propres institutions tant et aussi longtemps que celles-ci ne prétendront pas, comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui, de déborder du privé sur le politique. En clair, et à titre d'exemple général, les partis de gauche ne se battront pas comme partis politiques pour l'avancement de l'agenda de Vatican II, encore qu'ils prendront toutes les mesures nécessaires pour assurer que les groupes de pression de gauche comme de droite puissent mener librement le débat au sein de la société civile. Pas plus qu'ils ne seraient concernés si les groupes homosexuels ou mixtes se mettaient en tête de provoquer un autre schisme au sein de l'Eglise catholique afin de permettre le mariage civil et privé, homosexuel ou hétérosexuels, des prêtres, ainsi que la fin du célibat ou de la discrimination sexiste de la prêtrise, et de la papauté, elle-même. Il semblerait, au demeurant, que l'évolution historique de toutes les religions établies oscillent tour à tour entre schisme et réconciliation doctrinale chaque fois que les ''aggiornamenti'' ne sont pas assez profonds par rapport à l'évolution de la société ambiante, pour ensuite refluer vers un nouvel équilibre institutionnel ou relationnel (dialogue oecuménique) qualitativement supérieur lorsque les fureurs initiales sont enfin dissipées. Ceci est le cas des trois religions monothéistes. Les églises protestantes étant pas nature moins attachées à une unité doctrinale maintenue envers et contre tout par les hiérarchies supérieures, ce qui leur permet des innovations locales autrement inconcevables, bien qu'elles soient acquises au prix de difficultés du même ordre. L'Eglise anglicane semble, pour sa part, avoir penchée en faveur d'un oecuménisme fédératif institutionnalisé, encore qu'il reste à voir si cette voie sera jugée compatible avec l'intégration paritaire des Eglises accueillant ouvertement les homosexuels ou des pratiques religieuses légitimes mais plus divergentes. Si les institutions les plus archaïques mériteraient d'être secouées et ouvertes au vent des communautés sans lesquelles les ''églises'' n'ont aucun sens réellement humain, il reste que les religions les plus ''orthodoxes'' et les plus conservatrices conservent leurs droits de pratiquer leur culte en privé sans être nécessairement noyautées du dehors, en autant qu'elles s'abstiennent de se comporter comme des ''sectes'' contrevenant à la libre adhésion des membres, et à l'intégrité matérielle et psychologique de leur libre arbitre.
Ainsi qu'il a été dit récemment, l'institutionnalisation des moeurs ne signifie pas nécessairement leur libéralisation. Elle ne signifie pas non plus leur nécessaire légalisation républicaine. Le tout est de savoir à quel niveau on se situe, public ou privé. Inversement, la timidité dans la législation et l'institutionnalisation des mesures républicaines d'émancipation ne permettra d'avancer qualitativement ni dans un domaine ni dans l'autre. Ni même d'adopter la stratégie et les alliances de classes les plus efficaces pour préserver les acquis républicains tout en faisant progresser les choses vers une plus grande émancipation générale, ce qui, en tout état de cause, reste la vocation politique et sociale de tout parti politique et de tout groupe de pression situé à la gauche de l'éventail politique. On le voit, la République se doit plus que jamais d'éduquer à la liberté et à l'égalité, tant au plan individuel que collectif.
Devenir historique de l'espèce humaine et principe de précaution
L'espèce humaine est une espèce issue de la subtile dialectique d'ensemble de la dialectique de la nature et de la dialectique de l'histoire. Cette dialectique d'ensemble en a fait pour toujours une espèce reposant sur la ''chance'' de la reproduction sexuée (v. Jacquard sur la signification biologique et éthique de cette loterie miraculeuse). Espèce issue de la nature, elle n'est pas pour autant confinée au déterminisme aveugle des lois ''immuables'' de la nature. Mais elle ne peut être fidèle à son destin d'espèce particulière, douée de liberté et d'autonomie, si elle s'oppose de front à son substrat naturel. Il en va de même avec le ''cerveau'', organe physique qui n'est pas la ''pensée'' mais en restera sa base obligée quand bien même des prothèses externes ou internes viendraient en décupler la puissance et, plus difficilement, l'efficacité polymorphe. (Les cyborgs et les Blue Machines reposent toujours sur l'intelligence humaine a fini par conclure Douglas Hofstadter rejoignant en cela les marxistes qui pourtant ne dédaignent pas les outils lorsque ceux-ci n'ont pas vocation à transformer l'homme en une ''fourmi'', modèle Simon estampillé dans les étages supérieurs du MIT liés au complexe militaro-industriel.) Le devenir de l'Homme n'est décelable dans aucun Golem de quelque inspiration qu'il soit. Aujourd'hui, les savants ordinaires distinguent encore mal gènes et protéines, sans parler des allèles et de leurs interactions avec les enzymes et donc avec l'environnement. Les scientifiques les plus avancés ne savent pas avec exactitude ce qui relèvent de Lamarck et de Darwin bien que certains pressentent que l'histoire des cellules humaines et la logique des mutations reposent dans une dialectique intime des deux (qu'on pense à la mémoire de court, moyen et long terme du système d'immunisation reposant sur le système sanguin. Cette mémoire se transforme parfois en bagage génétique acquis et parfois non. Remarque faite ici pour la première fois). Il devrait, donc, être clair que les adeptes de la révolution génétique rêvant de fabriquer des surhommes sont des docteurs Diafoirus (y compris James Watson, qui brille par ses recueils d'information historiquement datées selon une méthode sans doute darwinienne mais fort peu conciliable avec l'idée qu'on peut se faire généralement d'un gentleman, James Bond et son idéologie guerrière exclus). La question ne semble pas être une question de connaissances manquantes: je crois que nous atteignons ici les limites physiques de l'espèce en tant qu'espèce, donc en tant qu' ''univers scientifique'' donné, de sorte que l'induction peut combler les lacunes de la déduction avec suffisamment de certitude, quoique non une certitude absolue. C'est pourquoi les meilleurs savants et les plus consciencieux (tels Testart et Jacquard) tirent la sonnette d'alarme avant tant de citoyenne insistance. En effet, sur la base de ce qui est connu et même de ce qui est désormais vulgarisé, nous pouvons affirmer que les modifications génétiques artificiellement introduites dans l'espèce humaine, en autant qu'elles aient un caractère non-récessif et donc transmissible, viennent interférer avec tout l'héritage, non pas humain mais plus précisément cellulaire, acquis par la vie sur la planète et viennent donc interférer avec les lois du hasard qui président aux destinées de l'espèce humaine et fondent sa liberté dans le champ historique, celui justement de la pensée et des institutions. Le principe de précaution exige ici d'être d'une grande sévérité au niveau mondial. Ceci ne veut pas dire arrêter les recherches mais les soumettre à des protocoles très stricts et surtout à les confiner. Nous en savons trop peu pour jouer les apprentis-sorciers ou pour permettre que les destinées de l'humanité soient jouées à la martingale spéculative du néolibéralisme global. Or, il est très probable que nous en saurons trop peu pendant trop longtemps pour prétendre lever immédiatement les restrictions relatives au principe de précaution. Dans certains cas, il s'agit d'aider des malades qui seraient autrement privés de soins. Il s'agit naturellement ici d'un cas limite qui impose un prudent équilibre entre la solidarité entre individus et les devoirs envers l'espèce. Dans ce cas précis, il convient de faire jouer les paliers de tolérance et de prévention compatibles avec le principe de précaution: en gros, d'abord le contrôle et le suivi de ce que l'on juge pouvoir mettre en pratique après examen poussé par les experts pluridisciplinaires dans le domaine; ensuite la détermination des caractères récessifs ou non-récessifs ainsi artificiellement introduits et les effets induits qui peuvent être simulés à l'avance selon les risques de propagation non-intentionnelle; enfin, chaque fois qu'un groupe, statistiquement faible mais non négligeable, de citoyens poussera néanmoins à entrevoir le recours à ce type de thérapies nouvelles, l'obligation préférablement européenne et mondiale, de financer immédiatement la recherche de pistes scientifiques de pointe propres à supprimer les effets induits secondaires que l'on aura pu éventuellement accepter car voués à une dispersion contenue et qu'il sera éventuellement possible d'éliminer. (Ce dispositif serait susceptible de pousser à une innovation technique socialement rentable à court et long terme en autant que les financements de la recherche d'avenues alternatives soient adéquatement disponibles chaque fois que le principe de précaution imposerait un obstacle impossible à lever scientifiquement. Imaginons, cependant que certaines nations n'aient pas les mêmes scrupules. Ceci ne constituerait pas forcément un désavantage économique puisque les législations afférentes au principe de précaution s'appliqueraient uniformément sur l'ensemble des produits circulant sur le marché national ou supranational considéré. Cependant, il est clair en regard de ce que nous avons dit plus haut au sujet de l'hérédité éventuellement de caractères introduits artificiellement ou induits suite à de telles introductions, particulièrement les caractères non-récessifs, que les Etats devront nécessairement élargir leur principe de précaution à l'immigration et plus encore aux conseils de proscription existants en matière de procréation. Ceci deviendrait une nécessité mais ne serait pas pour autant aussi cauchemardesque qu'on veut le prétendre pour les pays les plus soucieux de la préservation de l'intégrité génétique de l'espèce humaine. En effet, de tels mécanismes s'appliquent déjà couramment dans toutes les sociétés. (prohibition de l'inceste, consanguinité etc). Moins dramatiquement encore, l'avenue de l'avortement thérapeutique préventif acquerrait sans doute une importance plus grande. Sa logique, au fond, resterait la même sauf en ce que l'Etat s'arrogerait alors le droit de l'imposer à moins de pouvoir contrôler les effets prévisibles de telles grossesses portées à terme. Quoiqu'il en soit cette problématique mérite désormais d'être prise au sérieux, avec sérénité.)
L'adoption des enfants et le développement de leur personnalité
Sur ces bases, on voit que les problèmes posés par la procréation artificielle ne pourront, par définition, jamais être abstraits entièrement de la donnée fondamentale (''situation de départ'' extrêmement complexe) qui veut que notre espèce soit une espèce reposant sur la reproduction sexuée. La parthénogenèse serait-elle possible, elle resterait néanmoins dépendante de cette donnée de départ. Sauf exception, elle serait d'ailleurs largement écartée pour les raisons relatives au principe de précaution énoncées ci-dessus, encore qu'elle ne manifeste pas en soi les dangers inhérents à l'ingénierie génétique qui transgresse la barrière des espèces. Cependant, en posant ces problèmes comme hypothèse de travail, on se rend compte qu'un tel développement apporterait une évolution des conceptions historiques liées à la maternité (bénéfiques pour certaines féministes privilégiant la dialectique de la nature, mutilantes et potentiellement dépossédantes pour celles qui se battent sur le terrain de l'histoire et qui font de la maternité une question de choix individuel des femmes). Ce débat se poursuivra. Cependant il me semble que dans un tel contexte, l'adoption des enfants (par des ménages traditionnels, atypiques ou homosexuels) contient moins de menaces pour la préservation des fondements de la dialectique de la nature propre à l'espèce humaine (dont la précieuse préservation apparaît ''paradoxalement'' désormais comme la condition sine qua non de son développement historique comme espèce vouée à l'égalité et à la liberté individuelle et collective), que les ''promesses'', sinon fumeuses ou du moins extrêmement mal définies et lointaines, de tous ces apprentis-sorciers qui pensent avoir acquis autant d'intelligence vraie des phénomènes que sembla leur en procurer récemment la rapidité purement mécanique du système de séquençage taylorien des gènes. ( En fait, preuves faites, une ''intelligence'' à rapidité binaire mais à l'exactitude variant de plusieurs milliers à 80 000 puis à 30 000 gènes plus ou moins ....). Tout dépendra donc de ce que la société voudra faire des conditions dans lesquels s'exercent la maternité et la paternité: c'est le problème fondamental majeur. C'est si vrai que ce problème, loin d'être éliminé, y compris pour les classes aisées, risque de se poser avec vengeance (pensez aux inepties pédagogiques de Watson en la matière) puisque la mémorisation des tests de QI et autres , appris déjà dans leurs patrons essentiels en famille, facilite l'entrée dans des écoles classistes, et même l'obtention de prix Nobels, sans garantir en rien la compréhension des phénomènes, surtout lorsque les données du problème changent organiquement, ce qui est pourtant le propre de la plasticité de l'intelligence humaine (voir par exemple, l'expérience aussi malheureuse qu'instructive de Black, Derman, Scholes dans le domaine économique, et bien entendu de Watson lui-même, entre plusieurs autres). La connaissance et la science sont ontologiquement antithétiques au fanatisme et à l'obscurantisme religieux et templier. Elles sont la négation en acte de l'Autorité (zarathroustrienne) telle que définie par Nietzsche qui rêvait de faire de la science une activité brutalement surdéterminée par les impératifs de la survie et de la protection des privilèges des castes dominantes (pourtant toujours vouées à subir un dépassement sous la poussée du développement des forces productives et plus encore des rapports socio-politiques de production et de reproduction, sinon par l'effet d'un ''inéluctable'' cycle spenglerien de ''naissance, développement et décadence''.)
Certains peuvent évidemment rêver de dépasser littéralement l'espèce humaine. Tant qu'ils ne pourront pas nous démontrer scientifiquement que ces dépassements sont compatibles avec la préservation de la dialectique de la nature, son héritage et la liberté du devenir humain qu'elle sous-tend, la société ne pourra que les traiter comme des apprentis-sorciers et les soumettre à un contrôle rigoureux pour limiter leurs potentiels dégâts pratiques dans l'espace et le temps. Surtout, elle devra restituer la conscience la plus nette à la majorité des citoyens afin qu'ils agissent en connaissance de cause sans peurs ataviques et sans fantasmes superflus (Car les émules de Faust aujourd'hui connaissent mal les Classiques qu'ils ne lisent dans nos universités qu'avec des Bloom et des pitoyables voyeurs surnuméraires à la George Steiner et al. Ils sont donc mal préparés intellectuellement malgré les frais d'inscription exorbitants exigés des étudiant-e-s. Ils ne disposent même plus de l'encrier faustien, étant attachés à l'écran cathodique plat de leurs télés et de leurs ordinateurs et autres gadgets du genre, ni même du réflexe nécessaire de la conscience qu'ils se sont efforcés d'émousser par un snobisme nietzschéen souvent grotesque, parfois calculateur mais toujours obscène. Certains rêvent d'un temple de pierre bâti, comme cela advenait dans les pires cas durant l'Antiquité, sur des fondements reposant sur des charniers soigneusement préparés à dessein, mais dans une conscience encore confuse et aveugle.)
Cette restitution du bon sens critique est déjà l'oeuvre des plus grands savants des disciplines dites de sciences dures concernées. Ils méritent d'être écoutés par nous tous, d'autant plus que les meilleurs d'entre eux, tel Testart et Jacquard, nous convient à notre devoir de vigilance citoyen. Devoir qui doit être accompli avec humilité du fait des limitations de tout un chacun. C'est pourquoi, je rappelle ci-dessus ce qui me semble être le coeur du principe de précaution. En gardant bien à l'esprit l'égalité et la liberté imprescriptibles des individus et des sociétés, la problématique des types d'unions qui nous préoccupe ici, démontre combien elle peut être utile afin d'éviter des régressions possibles. Des régressions qui, en pratique, ont le potentiel de nuire davantage aux classes les moins préparées à s'emparer de ces problématiques et qui seraient donc condamnéees à les vivre sur la base de fantasmes par ailleurs entretenus à dessein par les nietzschéens qui se prétendent les plus ''éclairés''. Chacun d'entre nous a le potentiel de se constituer en militant de la liberté et de l'égalité, bref en citoyen. C'est tout le contraire du rôle de ''militant nihiliste'' imparti par des ''pitres'' avérés. Dans son humilité, cette action militante citoyenne est d'autant plus urgente que la complexité et l'état actuel des sujets débattus et des objets de la connaissance sur lesquels ils se fondent ne sont maîtrisés par personne (ni individus ni groupes) nonobstant ce que certains marchands aimeraient prétendre. La discussion collective, honnête, sobre et critique est le seul moyen de procéder. Les arrière-pensées éventuellement détectées devront être implacablement dénoncées, pour le bien de tous. Sans vouloir succomber à une facilité coupable, mais pour rappeler la nécessité de la dénonciation scientifiquement fondée de l'exclusivisme, rappelons que les nazis, eux aussi profondément nietzschéens mais ouvertement antisémites, voulurent liquider les homosexuels. En un sens, leurs fantasmes racistes d'avatars récessifs de l'idée même de castes dominantes avaient vu juste: les problèmes qu'ils posent à la société et à son devenir historique sont d'un ordre strictement identique quoique différent de celui posé par les Tziganes. Les seconds sont une négation en acte du concept frauduleux de race, fondé sur des limites territoriales. Les premiers nous forcent à poser la question de la dialectique d'ensemble, insurmontable en son principe, qui unit la dialectique de la nature et celle de l'histoire d'une espèce reposant sur la reproduction sexuée, quelles que soient les formes plus ou moins distanciées que celle-ci peut éventuellement prendre. Le devenir humain dans l'égalité et la liberté reste l'étoile-guide dans l'un comme dans l'autre hémisphère terrestre. Tout lecteur de la Logique ou de la Phénoménologie de Hegel sait dès lors qu'il faut s'attendre à ce que certains ''groupes'' homosexuels se fassent les chantres des méthodes de procréation les moins contrôlées. Ce ne seront que des minorités infimes que le nietzschéisme ambiant aura intérêt à susciter afin de faire avancer sa cause en brouillant les cartes. Les illustrations d'une telle dialectique tronquée abondent. N'a-t-on pas vu dernièrement nombre de membres des ''élites'' occidentales chrétiennes et leurs collègues arabes se convertir à la nécessité philo-sémite nietzschéenne de détruire Haram al-Sharif, troisième lieu saint de l'Islam à Jérusalem Est pour reconstruire un temple de pierre illégitime sur le sol duquel personne ne pourrait d'ailleurs plus pénétrer (à moins de prétendre ressusciter génétiquement les premiers grands prêtres d'Israël, ce nouveau Saint Graal pathétique des consciences religieuses et généticiennes primaires)? Il faudra donc que nous tous, y compris les groupes homosexuels eux-mêmes, soyons vigilants et mobilisés intellectuellement et politiquement pendant toute la durée du processus menant à la rédaction, présentation, législation et mise en pratique des lois républicaines nouvelles en matière d'union civile homosexuelle. Un nouveau vulgaire Alain Bauer dans ce domaine serait intolérable. Cependant, il courrait cette fois-ci un risque énorme en s'exposant, même de biais. Car, contrairement aux musulmans de France, communauté encore largement exclue et peu représentée malgré son poids démographique, il aurait affaire ici à des groupes fortement structurés, transversaux, connaissant parfaitement leur Gide comme leur Marx et n'ignorant rien ni des Nietzsche et Wagner d'origine, ni de leurs émules d'hier, et malheureusement, d'aujourd'hui.
L'union homosexuelle est donc une union entre êtres humains à part entière. Cette union s'inscrit dans la logique de la reproduction sexuée de l'espèce humaine telle qu'elle relève de la dialectique de la nature (procréation) qui peut éventuellement être assistée socialement et de la reproduction historique d'êtres humains en tant qu'êtres capables de prendre en charge leur propre devenir historique et éthique. Les types d'union concourant à ces fins primordiales et intimement liées qui devraient avoir la préférence de la gauche et de tous les Hommes croyant en l'égalité et en la liberté de l'espèce devraient logiquement être ceux qui favorisent davantage l'émancipation individuelle et collective. Un couple traditionnel ou moderne et alternatif n'a aucun besoin de pourvoir lui-même à la procréation des enfants pour jouer un rôle positif dans la reproduction sexuée de l'espèce. Cela est vrai depuis toujours par le biais de l'adoption. Aujourd'hui s'y ajoute les possibilités techniques offertes par la science, en particulier celles qui restent compatibles avec l'intégrité de l'espèce en tant qu'espèce. En définitive, ce qui prime est bien le devenir historique des êtres humains comme êtres dotés d'une conscience autonome et donc capables d'exercer une responsabilité à la fois individuelle et collective. C'est-à-dire des êtres promis à l'égalité et à la liberté malgré les régressions temporaires plus ou moins graves.
Importance légale de la terminologie et pratique des cérémonies
Il convient donc au départ de prendre acte d'un des acquis républicains les plus intimement liés à la création, à la préservation et à la perpétuation de l'esprit et de la pratique républicaine, à savoir la soumission de l'union ''conjugale'' entre deux citoyens libres à la sanction républicaine déterminante entre toutes, l'union civile. La sémantique a ici une importance vitale pour éviter les écueils des régressions moralisatrices qui occultent le projet initial d'émancipation humaine générale. Les deux expressions ''mariage civil'' ou ''union civile'' recouvrent exactement les mêmes réalités juridiques. Cependant les problèmes de compréhension, souvent sciemment entretenus, proviennent de la longue association du terme ''mariage'' avec le domaine religieux, quelque soit d'ailleurs la religion et les codes comportementaux qu'elle met en cause. Cette confusion est anti-laïque et anti-républicaine dans son essence même. Elle confond le domaine politique et les règles juridiques nécessairement communes avec le domaine privé, et les cérémonies et rituels privés et facultatifs que les uns et les autres choisissent librement de suivre sans incommoder le voisin. Les avancées relativement récentes de la pensée et des pratiques authentiquement démocratiques, celles-là mêmes qui privilégient la plus large émancipation humaine, ont posé la nécessité de codifier plusieurs types d'unions civiles. Tout en spécifiant la liberté et les responsabilités de chacun, ces nouvelles formes juridiquement sanctionnées laissent à chaque individu, c'est-à-dire à chaque citoyen jugé responsable de lui-même, toute latitude de choisir par lui-même. Ceci signifie que les individus désirant établir une union conjugale doivent légalement le faire en choisissant la forme d'union civique qu'ils préfèrent parmi celles que la République juge compatibles avec l'émancipation citoyenne. Le Pacs constitue une ouverture démocratique ouvrant la route à ces nouvelles unions civiles. Mais il reste prudemment en-déca de la dialectique d'ensemble entre reproduction sexuée de l'espèce (ou ses substituts menant toujours à la reproduction physique de l'espèce) et le devenir historique d'une espèce vouée à l'égalité et à la liberté. Un pas déterminant reste à faire. Mais, ainsi que nous l'avons brièvement mentionné, les enjeux sociaux, politiques et éthiques sont tels qu'il est inévitable que nous assistions à un combat d'arrière-garde de la part des tenants les plus réactionnaires de l'ordre traditionnel établi, aujourd'hui renaissant dans l'habit des philo-sémites nietzschéens. Ceux-ci font aujourd'hui ouvertement l'éloge de la ''surrendered wife''. Ils n'acceptent pas que l'on distingue clairement entre unions civiles et mariage religieux, justement parce qu'ils décèlent, à juste titre, une défaite historique imminente de leur conception de la hiérarchie sociale et psychique entre les êtres et les classes. En refusant de distinguer entre mariage religieux et unions civiles, ils n'ont aucune cure de l'évidence selon laquelle le type d'union civile obligatoire n'interfère en rien avec leur possibilité d'y ajouter la forme de mariage privé qu'ils désireraient facultativement y associer eux-mêmes. S'ils désirent restaurer la conception du mariage religieux, du moins dans son reliquat d'union entre deux êtres humains de sexes opposées, c'est tout simplement parce qu'ils redoutent les effets libérateurs inhérents à la dominance, à tout le moins légale, des unions civiles républicaines sur les mariages privés. Témoin l'évolution de la problématique du divorce et celles de la garde des enfants qui dépend de plus en plus de facteurs sociaux autres que simplement liés aux perceptions traditionnelles du rôle des parents.
Puisque les espaces de liberté conquis dans un domaine ont tendance à déteindre sur les domaines connexes, la législation de nouveau types d'unions civiles entre deux citoyens libres, sans discrimination de genre, reviendrait en partie à agir en amont des pratiques de divorce entre couples traditionnels couramment admises dont personne n'oserait plus remettre le principe en question, du moins parmi les forces républicaines. Cette législation serait une médiation républicaine supplémentaire pavant la voie à l'expression de l' ''amour libre'', cher aux communards et aux marxistes. Les moeurs et leur institutionnalisation constituent l'enjeu ultime de la compétition entre mode de production et d'organisation sociales et, par conséquent, de l'émancipation humaine.
La socialisation du privé est aussi inexorable que la bureaucratisation du politique analysée par Max Weber comme phénomène de ''rationalisation'' sociale. Ceci est vrai pour les tâches ménagères, l'ancienne ''économie'' des Grecs, et des Anciens en général, qui n'ignoraient rien de son importance vitale. Aujourd'hui on parle à bon droit ''des dessous de l'économie domestique'' (Louise Vandelac) qui contribuent de manière muette l'équivalent de près du quart ou du tiers de la valeur du PIB. Mais ceci est vrai également des comportements au sein de l'espace ''privé'' ainsi socialisé, à savoir les règles de base de la socialisation des individus dans son unité sociale primaire correspondant à la reproduction de la force du travail et des personnalités. Ainsi tout espace ''privé'' est en réalité une forme de l'espace politique, économique et social organisé selon des médiations supplémentaires. (se reporter à ce sujet au schéma récapitulatif à la fin de mon ''Anti-Varela'' dans la section ''Pour le socialisme, pour Cuba'', disponible dans le même site.) Reste que les avancées techniques, en particulier le tout-surveillance, font basculer le privé dans l'espace public et risquent également d'y faire basculer l'intime de la conscience et de la personnalité, ce qui est potentiellement dévastateur sans un contrôle démocratique adéquat. Autrement dit l'institutionnalisation en générale ne faisait jusqu'ici qu'entériner un ordre socio-économique en prévoyant des échanges régulés et stables entre ménages et reproduction élargie. Désormais, sa tâche est de créer les bases légales, non pas d'un ordre prédéfini, mais de la base matérielle et institutionnelle qui permet aux citoyens de préserver leur liberté (intime, sociale et politique). La loi jusqu'ici interdisait ou encadrait. Elle peut et doit désormais libérer et concevoir l'encadrement comme les limites minimum nécessaires pour faire en sorte que la liberté des uns ne s'exerce pas au détriment de la liberté d'autrui. Ceci est d'autant plus vrai pour les moeurs, qui concernent la socialisation du devenir humain, qu'elles mettent en cause le développement de personnalités libres et responsables et qu'elles risquent d'être fortement corrompues dans leur potentiel de liberté par l'évolution technique (même lorsque celle-ci est abstraite de toute évolution politique régressive, puisque cette évolution symbolisée aujourd'hui par les nanotechnologies sont potentiellement plus intrusives que tout ce qui fut connu jusqu'ici). La libéralisation des moeurs est depuis toujours le nexus principal de l'égalité des êtres et donc de l'authenticité des personnalités et de la démocratie. C'est ce qui lui vaut d'ailleurs une hargne nietzschéenne dangereuse quoi qu'elle ne représente fatalement que l'expression d'une arrière- garde acculée à la nécessité de son propre dépassement.
Reste à lever un paradoxe qui n'existe qu'en apparence: légiférer dans le cas du voile revenait à restreindre les libertés mais c'est, disons-nous, le contraire pour la législation concernant l'union civile (incluant à parité de droit les contrats d'union homosexuelle). Ceci semble pourtant couler de source: la légalisation d'interdits triviaux tels les interdits vestimentaires dans le cas du port du voile représente bien une restriction des libertés et une atteinte au bon sens. (Il fallait toute la manipulation d'un Bauer pour en arriver là) En effet, les lois existantes concernant la laïcité était amplement suffisantes pour accomplir une intégration à la française des musulmans de France. Encore fallait-il que la République se décidât à faire un minimum d'effort pour mettre cette communauté à parité avec toutes les autres communautés religieuses (en ce qui concerne les ressources cultuelles propres nécessaires à l'exercice apaisé de la laïcité), tout en la mettant à parité dans les autres domaines concernant la mobilité républicaine, en particulier dans les domaines de la protection des enfants, des femmes, des citoyens, et de leur intégration effective à tous les échelons économiques, sociaux, culturels et politiques grâce à une authentique politique citoyenne de non-discrimination. Or, dans le cas des mariages homosexuels et des conséquences qu'il entraîne, la loi fait tout simplement défaut et ce défaut en lui-même constitue un interdit anti-républicain. Un cadre légal habilitant qui définisse les paramètres des choix disponibles aux citoyennes et citoyens, sans léser les droits d'autrui, est devenu une obligation en regard tant des droits de l'Homme que des réalités socio-économiques et culturelles sous-jacentes. Faut-il rappeler que c'est seulement grâce à une telle habilitation légale que les citoyens les plus traditionnels seront finalement confortés dans leurs propres croyances? En effet, en toute bonne laïcité, après avoir choisi leur union civile, définissant seule leur statut civil aux yeux de la République et donc leur responsabilité face aux lois, ils resteront parfaitement libres de contracter les ''mariages'' privés selon des cérémonies et des rituels religieux ou autres qu'ils désireront et même de se conformer aux restrictions que cela impose tant et aussi longtemps qu'ils y consentiraient librement. Les unions civiles qui devront inclure les unions non-traditionnelles sont compatibles avec toute forme d'union et de mariage privés. Le contraire n'est pas vrai. Cette évidence trace le devoir de la République en la matière.
Devoir de la République implique droit de la République. Dans ce domaine, il s'agit des diverses mesures de solidarités sociales et de soutien familial. Évidemment, l'Etat social ou néolibéral est entièrement libre de fixer les niveaux de redistribution là où il l'entend, à condition de disposer d'une majorité parlementaire doublée d'un consensus citoyen et de s'en tenir au respect des contraintes constitutionnelles et juridiques en vigueur (déclaration des droits, etc.). Mais à aucun moment il ne peut, sans trahir sa nature, imposer une discrimination entre les types d'unions que les citoyennes et citoyens doivent être libres de choisir sans être pénalisés. A la limite, après ample concertation avec les groupes intéressés, l'Etat peut prendre des mesures de prévention et de soutien supplémentaires en ce qui concerne la mise en place des nouvelles formes d'union, en particulier en ce qui à trait à l'adoption des enfants. Ceci serait certainement bien accueilli par les intéressés puisque, non seulement ils acquerront ainsi des bases de données fiables qui risquent de dégonfler bien des baudruches nietzschéennes et religieuses, mais, en plus, du moins dans les premiers temps, ces données permettraient d'encadrer de manière républicaine un phénomène nouveau dans nos sociétés, tout en coupant préventivement l'herbe sous les pieds de la minorité agissante au sein des groupes traditionnels qui, par manque de compréhension de la laïcité, de la liberté et de l'égalité, ne jure que par le respect et la déférence (Huntington) envers l'''Autorité'' (i.e. le ou les temples) en oubliant trop rapidement que la seule autorité légitime qui s'impose à tous sans exception est celle de la République, issue de la légitimité conférée par le peuple souverain, ou celle émanant naturellement de la méthode scientifique.
Il faudrait cesser de parler de ''mariage'' gay car les choses de l'église ne nous concernent pas au niveau des lois républicaines. La République n'a pas à appuyer ou à juger les gays dans leurs rapports avec une Eglise par nature exclusivisme et patriarcale. Politiquement, à strictement parler, ces rapports ne nous concernent en rien. Parlons plutôt des responsabilités de la République et donc des unions civiles homosexuelles et des contrats civils compatibles avec les droits des citoyens actuellement en vigueur. Sans exclure naturellement la possibilité des unions vécues librement sans institutionnalisation aucune. Soyons de plus très fermes en ce qui concerne cette distinction institutionnelle. Car là réside un des nerfs les plus vifs de ce qui est potentiellement un faux débat, manipulable à merci par les nietzschéens, et donc nuisible pour la gauche. Dans la mesure où la gauche saura faire publiquement la distinction elle apparaîtra comme le seul authentique défenseur des droits de tous les citoyens, religieux ou laïques, contre toutes les tendances exclusivistes dommageables pour la société entière. S'il le faut vraiment, rappelons à tous que les taux de fréquentation des églises et autres lieux du culte sont désormais aussi bas qu'en France dans tous les pays occidentaux, pays de l'Est inclus. Preuve du choix laïque inébranlable de la très grande majorité des citoyens quelles que soient par ailleurs leurs convictions personnelles religieuses, agnostiques ou athées.
Hantises nietzschéennes: promiscuité, familles éclatées et unions homosexuelles
Nous avons dit dans ''Le lit du néo-fascisme'' (section Fascisme, Racisme et Exclusivisme dans le même site) que la problématique de la pédophilie est montée en épingle par les ''freudo-nietzschéens'', si l'on veut bien me passer cette expression redondante. Le problème réel est ultra-minoritaire dans la société en générale et l'est, plus encore, dans une société qui sait se donner une bonne conception de la puberté et de la majorité légale donnant accès au statut de citoyen à part entière. Or pendant que l'on s'acharne à parler culpabilité pour d'autres fins politiques inavouables, on tend à oublier de mettre sur pieds les structures sociales de prévention, de traitement et de réhabilitation. Par contre, le problème de l'adoption des enfants par des couples ou des ménages homosexuels risquent d'agiter bien des fantasmes puisqu'il est rattaché dans l'imaginaire des gens à la règle ''universelle'' de la prohibition de l'inceste (corrompue par Freud et réintroduite dans la problématique des structures familiales par Lévi-Strauss et celle de la ''circulation des femmes'' par Pierre Philippe Rey). J'ai déjà dit dans mon Pour Marx, contre le nihilisme (section Livres, même site) ce qu'il en était. Répétons que rien de bon ne sortira de la perpétuation des inepties de Freud sur ce sujet, pourtant de première importance. Allant droit au but en ce qui nous concerne ici, notons tout simplement que le sujet est aujourd'hui inextricablement mêlé avec le problème de l'existence documentée de la ''promiscuité'' dans les familles modernes, alors que l'on ne dispose pas, en Occident èà tout le moins, d'informations univoques, hormis littéraires, sur la situation prévalant dans les formes diverses de familles élargies. La comparaison se fait avec des données concernant la famille nucléaire bourgeoise mais selon le filtrage des mentalités ambiantes, surtout en ce qui concerne le problème de l'autorité. Les bien-pensants, défenseurs rigoristes d'une harmonie familiale mythique, exhibent d'ailleurs les mêmes préjudices envers les familles éclatées et le divorce, qu'envers les problématiques homosexuelles. Autrement dit, on parle beaucoup mais dans le vide. Il faut revenir à ce que l'on sait: d'une part, la promiscuité contemporaine observée ( phénomène qui n'est pas à confondre avec la pédophilie mais qui a une base réelle dans la dialectique de la nature pour peu que l'on veuille bien prendre la peine de corriger fondamentalement Freud sur la base des données scientifiques, notamment anthropologiques et ethnologiques) et les relations avec l'autorité parentale (directe ou indirecte comme le montra Margaret Mead). Or, nous pouvons déjà entrevoir que les pratiques traditionnelles existantes ne sont pas entièrement compatibles avec la liberté des êtres puisqu'elles correspondent à une conception patriarcale et autoritaire de la société. Les pratiques contemporaines telles qu'émanant des familles éclatées non gays nous imposent de définir la direction vers laquelle nous voulons aller. Or, en résolvant la question pour les familles éclatées traditionnelles nous aurons également, comme par magie, progressé vers la résolution des ''problèmes'' soulevés avec tant d'effroi en ce qui concerne le risque de promiscuité dans les couples et les ménages homosexuels. Là encore il s'agit surtout de l'effort de prévention et de soutien que la société veut bien entreprendre en y mettant les ressources nécessaires. Cela n'a rien à voir avec les vieux fantasmes récurrents et beaucoup plus à voir avec la progression vers un monde plus libre, plus fraternel et plus soeuroral.
La compréhension de l'autorité ne peut pas être une question psychologique dépourvue de toute compréhension historique. Car nous voulons arriver à une autorité individuelle et collective également partagée dans l'ensemble de la société, un pouvoir exercé collectivement (démocratiquement, donc dans le sens ''communiste'' du terme). Pour résumer, rappelons les termes du débat qui doivent être ajoutés à la critique de Freud et de Mead. Il faut considérer d'abord les sociétés reposant sur le statut (à la Max Weber. Elles sont fondées sur le pouvoir des individus (charismatiques.... ou donnés comme tels par une savante idéologie de caste qui renvoie toujours à des modes primaires de domination que l'on pourrait qualifier de ''brahmaniques'' pour simplifier et faire actuel). Ensuite, il faut tenir compte de l'émancipation ''froide'' de ces structures sociales archaïques grâce aux effets dissolvants du capitalisme et de sa logique destructrice fondée sur la substitution de la valeur d'usage par la valeur d'échange et de toute valeur d'usage par cette forme marchande et capitaliste double. Enfin, il faut savoir garder à l'esprit la possibilité d'une recomposition sociale dans le communisme ou, si l'on préfère, dans la société démocratique avérée qui aurait appris à concilier liberté et égalité concrètes: ici la dichotomie factice entre valeur d'usage et valeur d'échange est dépassée puisque tout devient bien collectif, à la fois individuel et social, grâce à la médiation de la ''plus value sociale'' et de la redistribution égalitaire qu'elle implique. L'échange social devient alors un ''don'' pur, c'est-à-dire un acte désormais sans arrières-pensées personnelles ou ritualisées, donc un acte socialement consenti et régulé en commun comme affirmation de l'égalité de tous. Nous entrons alors dans le règne de la liberté par une gestion collective assurant l'émancipation du règne de la nécessité. Les relations interpersonnelles et la problématique de l'union civile (mariage ou autre) suivent la même logique: les relations autoritaires asymétriques et personnalisées sont alors régulées par des relations d'autorité socialisées, donc diffuses. Mais cette diffusion égalitaire de l'autorité n'est pas celle décalée (vers l'oncle maternel, etc) de la Polynésie française qui plut tant à Gauguin car elle le renvoyait à l'idéal d'un état de nature rousseauiste non corrompu (notamment par la bourse et le mariage). Elles sont plutôt un dépassement et une recomposition marxiste qui viennent remplacer avantageusement les relations de statut et leurs reliquats capitalistes, en préservant l'autonomie décisionnelle de tous. Simone de Beauvoir avait prévenu: avec l'égalité homme-femme et plus largement l'affirmation définitive de la primauté du devenir historique sur la nature mais en harmonie avec elle, il faut s'attendre à ce que certains types de rapports individuels et sociaux soient remplacés par d'autres. La nostalgie n'est guère de mise ici. Les rapports humains sociaux et interpersonnels restent une question de ''poésie'', à savoir une création en devenir, un ''merveilleux bouquet japonais'' en composition, si l'on veut.
Revenons un moment à la problématique de la ''circulation des femmes et des hommes'' en suivant la voie tracée par PP Rey. C'est une nécessité, un ''invariant'' pour toutes les sociétés, si l'on veut bien concevoir cet invariant à la manière de Vico et de Marx, c'est-à-dire un axe de confluence nécessaire de la dialectique de la nature et de l'histoire qui seul rend possible la dialectique d'ensemble de la société. Il y a donc nécessité à bien analyser les formes spécifiques que cela prend (selon les modes ET selon les époques historiques). En résumant, pour nous il s'agit des formes compatibles avec l'égalité réelle et la liberté. On verra alors que les problèmes de la structuration des personnalités et en particulier les problèmes liées à l'image que l'on a de soi se dissipent largement d'elles-mêmes par le biais d'une émancipation sociale plus large. Pour résumer très brièvement, pensons notamment aux contraintes matrimoniales (mariages dits de ''raison'') reposant sur un système conjuguant la circulation sociale des êtres avec la transmission de la propriété privée. Discourant à partir d'une société démocratique avancée offrant un certain degré de ''sécurité sociale'', Lacan disait, en trivialisation sans doute quelque peu, que nous sommes tous le discours et le regard des autres. Heureusement, sans nécessairement passer par une ''saison en enfer'' ni être confronté trop longtemps à un bronze de Barbedienne, nous sommes tous également la critique autre de l'Autre. Cahin-caha, nous parvenons à nous connaître nous-mêmes comme être social. Et parfois à agir en conséquence. A titre d'exemple, cette école que l'on veut désormais privatiser devrait également apprendre aux enfants tous les idiomes qui leur sont nécessaires pour s'inscrire comme des égaux dans l'ensemble des discours sociaux. Pour le dire brutalement quoique très partiellement mais d'une autre manière, il serait préférable de mettre l'énergie dans la lutte non oppressive contre l'obésité, plutôt que de nous ressasser des peurs malintentionnées sur les mariages homosexuels c'est-à-dire, en définitive, sur l'évolution d'une circulation sociale plus libre et plus épanouie des hommes et des femmes. Plutôt que de cloisonner, oeuvrons pour rétablir l'attractivité mutuelle des esprits et des corps afin que la poésie de l'égalité et de la liberté puisse finalement éclore autrement que dans des cas isolés et par trop aléatoires.
Dans le contexte actuel, la gauche ne saurait donc être exemptée de ces débats. Elle y joue son âme propre. Ainsi elle ne saurait succomber à une stratégie ''défensive'' dans ce domaine sous prétexte de ne pas heurter la ''majorité silencieuse'' en sachant que cette majorité, dite silencieuse, qui entretient une conception intime de la ''spiritualité'' tout en conservant soigneusement ses distances de tout culte contraignant, est devenue à son for défendant la proie de l'offensive des forces néoconservatrices. Il convient plutôt de reconnaître que ces débats se situent au coeur de la lutte de classe contemporaine et aller audacieusement de l'avant. Et spécifiant avec force les ''enjeux'' de la démarche et les garanties collectives offertes par la République. Les consensus sociaux se forment par la pédagogie de masse et la mobilisation intellectuelle et sociale. Chacun doit comprendre que la liberté de l'autre, sa différence affichée concrètement, constitue la condition même de sa propre jouissance des droits humains existants et la meilleure garantie que ces droits pourront progresser vers la plus grande émancipation individuelle et collective possible. Tous les citoyens, à droite comme à gauche sont conscients de ces enjeux. Leurs préoccupations sont ''défensives'': ce qui inquiète, en réalité, n'est que la peur, financièrement trop réelle, de se voir imposer une superposition régressive des unions civiles et des unions (mariage religieux ou autres unions) privées. Cette superposition régressive risquerait en effet de mettre simultanément à mal leur ''ménage'' (donc leur standard de vie) et leur intimité, c'est-à-dire la conception qu'ils se font d'eux-mêmes comme ''bloc historique'' appartenant à part entière à l'ensemble historique républicain. Ainsi que je l'ai montré dans '' Le lit du néofascisme'' http://lacommune1871.tripod.com une certaine gauche, sacrifiant trop facilement aux factices bâtonnets ludiques de la ''justice sociale'' selon Rawls, abandonne avec trop d'aisance sa lutte pour une redistribution sociale égalitaire, sachant préserver la dignité et l'autonomie concrète de chacun, au profit des mesures juridiques (donc contraignantes) qui ne coûtent rien. Elle se tire ainsi une balle dans le pied. Surtout lorsque les théoriciens les moins frauduleux (par exemple R. Passet) lui rappellent les quelques dix points de pourcentage perdus par le prolétariat dans ces dernières années au profit des bénéfices patronaux investis dans des activités toujours plus spéculatives. Ces mesures représentent uniquement son internalisation des valeurs néoconservatrices à la sauce rawlsienne indifféremment ''coopérative'', cuisinée strictement pour l'usage par ces bas-clergés de gauche ayant une fois pour toute compris qu'il n'y avait plus d'espoir de survie pour eux en dehors du marché capitaliste, tout ''asymétriques'' que puissent être par ailleurs les informations le concernant (sans doute depuis que les corporations multinationales ont remplacé le proverbial ''épicier du coin'', dès les années 1920!). Naturellement, à ce nouveau credo révélé sur le tard, s'ajoute leur instinctive soumission au système capitalisme qu'il s'agirait seulement de réguler le plus minimalement possible (à la manière de von Hayek ou de Friedman, dignes théoriciens de gauche et surtout dignes savants, comme on sait à la suite du peuple chilien!), plutôt que de le dépasser radicalement selon une cohérente stratégie de ''réforme révolutionnaire''. Cette négation de soi-même, cet acte de ''renégat'', selon le mot scientifiquement juste de Lénine, est tout bonnement consternante. C'est là posture tout aussi vaine que nuisible. En phase avec les frasques philo-sémites nietzschéennes d'un Samuel Huntington qui prédit des chocs de civilisations allant de pair avec la restauration des principes d'autorité et de discipline propres aux castes auto-élues ainsi qu'avec la restauration du temple, elle est tout bonnement nocive pour le devenir de l'humanité entière et de la gauche en particulier.
En creusant d'avantage cette problématique nous sommes forcés de concourir avec les thèses de certaines figures socialistes qui prétendent que les ''enfants'' prennent ici une importance particulièrement déterminante. Pour une espèce fondée sur la reproduction sexuée et les formes historiques qu'elle assume selon les époques, les enfants deviennent vite le pôle autour duquel se joue la nature intime et socio-politique du ''ménage'' et du mode de production et de redistribution dans lequel il s'inscrit. Dans l'optique d'une république se réclamant de ''la liberté, égalité, fraternité'' ceci ne peut qu'être encore plus vrai.
Depuis trois décennies, le statut des enfants donne lieu à deux grandes conceptions. Cette évolution coïncide avec la crise du capitalisme occidental et les transformations successives que ce dernier fit subir à la société en général et aux ménages en particulier, dans un effort de discipliner la force de travail par le contrôle et l'orientation des formes de sa sexualité (Voir Gramsci sur le fordisme et la sexualité).
A) La première ligne de pensée est d'engeance religieuse et freudienne. J'ai montré dans la seconde partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme à quel point le freudisme malgré son anti-cléricalisme apparent, n'est qu'une réédition moderne d'une pensée religieuse particulière toute imbue de hiérarchie sociale, entendue comme la marque même du divin et, par conséquent, comme le signe déjà énoncé de son ''devenir''. Au coeur de cette idéologie est la ''figure du père'', c'est-à-dire en réalité le choix idéologique préalable de restaurer la famille nucléaire traditionnelle qu'il faut bien appeler ''bourgeoise'', avec ses trois pôles de dominance et de soumission. Tous ceux qui parlent des enfants en soumettant préalablement leur conception des enfants à cette conception freudienne du ''père'' , c'est-à-dire d'une hiérarchie sociale surdéterminée par le divin (ou par son représentant sur terre, le ''chef'' patriarcal et guerrier) ont donc tort. Ne serait-ce que parce qu'ils n'énoncent pas clairement leurs présuppositions idéologiques alors que le faire constituerait la seule garantie démocratique contre toute tentative (franc-maçonnique ou autre) de fausse représentation, antithétique en soi avec l'idée même de la citoyenneté républicaine. Dans sa forme la plus outrée et la plus gratuite, ces tenants de la discipline n'hésitent jamais à tenter de manipuler la présupposée culpabilité générale des gens, en superposant à cette problématique générale liée à la transition de la sexualité enfantine, celle ultra-minoritaire liée à la pédophilie, dont on escompte bien quelque bénéfice politique et idéologique. En effet, puisque elle repose sur les manifestations naturelles de la sexualité enfantine de tout un chacun, une étape du développement des personnalités dont on sait scientifiquement quelles contraintes systémiques elle subit dans nos sociétés bourgeoises, la culpabilité théorisée par les freudiens peut donc être posée comme un phénomène ''général'' et surtout être fabriquée au besoin à bon compte. Ce faisant, ces ''savants'' détiendraient présumément le moyen de faire taire leurs opposants. Omniprésence des systèmes de surveillance en prime! Le but avoué du freudisme n'est-il pas le ''retour'' à la ''normalité'', concept soigneusement défini par les freudiens eux-mames mais qui a l'avantage, somme toute typique, d'être en phase avec le contrôle social nécessaire aux classes dominantes?
Oubliant ces régurgitations franc-maçonniques et nietzschéennes concernant la ''figure du père'', rappelons une vérité toute simple: si les enfants peuvent désormais être potentiellement conçus dans des éprouvettes, l'important n'est pas forcément de les procréer soi-même mais bien de les élever dans la dignité au sein d'une organisation intime (''ménage'') et sociale (société émancipée répondant à la psychoanalyse marxiste) la plus propice à assurer leur dignité et leur développement en tant qu'être libres et donc forcément instinctivement égalitaires. Joséphine Baker, cette grande artiste et cette grande résistante qui subtilisa les codes de l'armée fasciste italienne, a montré la voie avec sa famille arc-en-ciel au même titre que Marx lorsqu'il affirmait qu'une société communiste permettrait à tout individu ayant le talent d'un Raphaël de devenir un nouveau Raphaël.
Au demeurant rien n'indique que les enfants élevés au sein de ''familles éclatées'' soient moins structurés que les autres. Tout dépend de l'éducation et des loisirs (i.e. socialisation qualitative) dont ils purent jouir et du choix de vie qu'ils sont en mesure de faire (valorisation de certains comportements par l'entourage proche ou lointain, choix politiques et artistiques, valeurs humaines etc.).
Par conséquent, en toute bonne logique, il conviendrait de financer adéquatement tous les programmes sociaux nécessaires et/ou permettre les types d'unions civiles qui les complètent ou pallient leur absence et leur sous-développement. Car ces programmes laisseront toujours quelque peu à désirer tant et aussi longtemps que les Formations sociales nationales (ou supranationales, telle l'UE) seront obligées d'assujettir les besoins sociaux à une logique d'insertion dans l'économie mondiale capitaliste, plus ou moins régulée, mais opposant toujours la logique dominante de la valeur d'échange capitaliste à celle de la valeur d'usage au lieu de conjuguer adéquatement valeur d'échange et valeur d' usage comme cela serait parfaitement possible sur la base d'une division du travail internationale socialiste ou simplement fondée sur la primauté du plein emploi et de la propriété publique, donc de la gestion commune de la ''plus value sociale''. On voit ainsi que les promesses de développement des ''petits princes'' et des ''nouvelles Eloise'' sont susceptibles de bouleverser les relations sociales de production dans leur ensemble autant que la poésie. Pour peu qu'on les prenne au sérieux sans les forcer à mentir contre eux-mêmes.
B) La deuxième ligne de pensée concerne ce que certains ont appelé la ''transmission des valeurs'', sans pour autant porter de jugement de valeur à priori. Il s'agit plutôt d'une enquête sociologique marxisante, la réalisation d'une authentique méthode d'investigation, orientée néanmoins dans l'optique du discernement de tous les éléments qui contribuent à faire progresser l'émancipation individuelle et sociale concrète au sein des sociétés cheminant vers toujours plus d'égalité et de liberté (donc également, par définition, une société reposant sur l'a priori disons, synthétique, de la parité entre sexes.)
La question se pose alors de concevoir qu'elles sont les mesures urgentes et nécessaires qui s'imposent afin de s'assurer que tous les enfants, quelles que soient leurs conditions sociales ou familiales, puissent tous jouir d'une bonne transmission des valeurs (éducationnelles, affectives etc..) nécessaires à leur devenir en tant qu'êtres humains libres et en tant que citoyens participant à part entière aux affaires de la Cité.
Nous savons tous peu ou prou ce qui est en cause: les programmes sociaux universels fondamentaux avec une attention particulière pour les garderies et l'éducation; les foyers pour femmes battues, les colonies de vacances et l'organisation des activités para-scolaires ludiques et visant davantage la socialisation harmonieuse que l'apprentissage d'une discipline toute extérieure et donc aliénante; les sports amateurs, les loisirs à connotation plus culturels, la culture et l'art dans leurs aspects plus sophistiqués etc, etc. Tout cela., oui! Mais aussi la possibilité légale de constituer des unités plus intimes. Pas forcément celles du ''mariage'' contraintes par un rigorisme et une hypocrisie religieuse et par les avatars toujours sévissant de l'autoritarisme patriarcal, parfois exercé dans nos sociétés par des femmes mises en situation d'émulation avec l'homo economicus spécifique du capitalisme. Mais plutôt celles, encore à imaginer dans leur plénitude, des unions civiles ou libres. Celles dont personne ne dirait plus avec la force d'une conviction intime: ''Famille, je vous hais''. En effet, celles-ci sont ''libres'' en ce sens que l'Etat laïque, sur la demande de ses citoyens, codifie toutes les formes (correspondantes à une époque historique donnée) qui sont compatibles avec la liberté, l'égalité et la responsabilité de tous les pôles parentaux et filiaux de ces nouvelles unités. Ceci moins dans le but de légiférer du ''politiquement correct'' que de couper l'herbe sous les pieds du ''politically correct'' (ce catéchisme transatlantique montant en épingle certains comportements pour mieux provoquer la réaction manipulée de la majorité silencieuse qui est amenée à y voir une menace matérielle à sa propre stabilité). En définitive, il s'agit pour l'Etat républicain d'être fidèle à sa nature et de légiférer moins des comportements déterminés, que la possibilité pour les citoyennes et les citoyens de choisir eux-mêmes les comportements qui leur conviennent, en autant que ce choix, exercé en toute liberté, ne nuise pas à la liberté d'autrui. Ce faisant l'Etat républicain poserait les bases matérielles du développement de la psyché de l'être humain en passe de recouvrer par lui-même son propre être individuel et social, c'est-à-dire en passe de se façonner comme un être non-aliéné.
Seulement ainsi seront nous capables de respecter les droits des enfants dans le respect simultané des autres pôles du ''ménage'', l'unité de base de la reproduction sexuée dans toutes ses formes, du procès de production immédiat, du procès de reproduction élargie et du procès de redistribution sociale qui rend le tout plus cohérent selon le degré de liberté atteint par le contrôle collectif de la plus value sociale.
Ne nous y trompons pas: le choix d'un retour à la famille triangulaire sous prétexte qu'il faut revaloriser la figure du père, ne peut mener qu'à un désastre du fait de la paupérisation des classes moyennes traditionnelles en croissance géométrique causée par les tendances lourdes du capitalisme moderne (et cela d'autant plus qu'il sera instrumentalisé par un philo-sémitisme nietzschéen imaginé par des gens ayant obtenu leurs diplômes selon des paramètres largement étrangers à leur mérite personnel. Ceux-là sont surtout Américains; mais certains Français et désormais la majorité des apparatchiks transfuges des pays de l'ex-bloc soviétique ne sont plus en reste et se livrent même à une surenchère si infantile qu'ils finissent par s'attirer les remontrances gouailleuses des Sokal et des Bouvresse de ce monde qui partagent, en gros les mêmes idées et la même méthode poppérienne, quoique avec une conception du travail intellectuel plus ''universitaire'' )
Je soupçonne que l'expérience centrale qui anime tous ces braves gens est celle de la ''reconstruction économique'' après la première et la seconde guerre mondiale. La démobilisation des soldats durant la première guerre mondiale se fit dans l'euphorie et les tiraillements diplomatiques classiques menant au Traité de Versailles, sans que l'on ait prévu la réintégration de cette main-d'oeuvre jeunes et fortement disciplinée par l'armée (ainsi que l'avait prévu Engels) alors même que l'Union soviétique se mettait en place et accomplissait ses miracles initiaux en terme de résistance et de développement économique et social. Cela valut à l'Occident de mémorables marches de jeunes ouvriers et chômeurs très déterminés vers Washington et vers d'autres capitales de part le monde, ainsi qu'une indéniable percée des idéaux communistes au coeur même de l'Amérique. Leçon qui fut retenue lors de la seconde guerre mondiale: la planification de la reconstruction économique occidentale débuta alors même que la guerre battait son plein.... sur le front pacifique. Parmi les mesures phares, en attendant le Plan Marshall savamment mis sur pieds pour faire de l'Europe un marché subventionné en dollars au bénéfice des entreprises américaines en phase de surproduction, on compta le ''retour des femmes au foyer'' afin de laisser la place aux ''boys'' de retour du front (du moins ceux qui ne purent ou ne surent pas bénéficier des programmes de bourses universitaires généreusement offerts dans le but de former une main-d'oeuvre plus spécialisée.) Les femmes furent ''compensées'' par la libération de l' ''épargne forcée'' du temps de guerre qui permit de convertir les chaînes de montage des chars d'assaut en chaînes de montage des appareils électroménagers pour une clientèle savamment façonnée et rendue avide par la publicité des magasines héritant sans scrupules des techniques de propagande mises sur pieds pour des fins militaires. Le miracle américain était ainsi basé à son début sur le retour de la femme au foyer afin de sauver un capitalisme qui, avec Truman, refusa de suivre la voie tracée par le New Deal vers une redistribution sociale plus égalitaire et donc une meilleure planification de la demande effective. Il faudra attendre la ''rébellion'' des enfants de la génération qui avait fait la guerre et celle des ouvriers commençant à être menacés par l'introduction de l'automation industrielle, pour que des progrès sociaux soient de nouveau envisagés avec la ''Just Society'' dont le but principal (du moins selon le Président Johnson) était pourtant d'organiser le consensus de la population afin de soutenir l'impérialisme américain au Vietnam et ailleurs. Il s'agissait en effet de créer les conditions nécessaires à la défense d' un standard de vie en hausse et d'une liberté des moeurs cooptée par le Star system, souvent empreinte de vulgarité ''consumériste'', mais habillement donnée comme réalisation du ''rêve américain'' adapté aux aspirations des adolescents et, par conséquent, vite conçue comme l'arme ultime dirigée contre le totalitarisme et le rigorisme attribués au Bloc de l'Est (malgré Hoover, son FBI et ses manipulations hallucinogènes des campus, en accord avec la CIA). En effet, la stratégie de la Just society revenait à concéder des gains au prolétariat, aux classes moyennes et aux étudiant-e-s américains afin de rétablir une hégémonie qui aurait pu échapper à la bourgeoisie. Il suffit de rappeler que les étudiant-e-s de Berkeley qui furent victimes d'une vraie guerre larvée menée par le FBI et la CIA entamèrent leur contestation du système fordiste américain avant leurs collègues européens. La libération des moeurs occidentales leur doit beaucoup et il est donc peu étonnant que les USA furent également le pays où la réaction chercha à faire marche arrière avec Reagan, avant mame la chute du bloc de l'est. Après ses études sur les ''strategic hamlets'' vietnamiens, Samuel Huntington avait déjà théorisé au sein de la Commission Trilatérale la contre-attaque au nom de la déférence due à l'Autorité. Rétrospectivement, on se rend compte que ce n'était là qu'une simple étape en vue de préparer le consensus réactionnaire nécessaire pour lancer la guerre préventive de civilisation philo-sémite nietzschéenne qui bat son plein aujourd'hui. Mais le refus de la guerre montre que l'esprit libertaire et républicain propre aux USA n'a pas dit son dernier mot: dernièrement encore, le Massachusetts a refusé de céder à la contre-offensive réactionnaire en matière de mariage gay.
Compte tenu du fait que toutes les formes de nietzschéismes sont compatibles avec la promotion de femmes fascistes jouant le rôle convenu de ''surfemmes'' destinés à des ''surhommes'' triomphants mais sachant exactement tenir leur place au sein de la société et avant tout au sein de la famille, on voit d'emblée l'attrait d'un nouveau retour sélectif des femmes au foyer, mais un retour mou, sachant transformer les demandes générales du féminisme en demande strictement corporatiste et de caste. G. W. Bush a déjà fait réviser les aides sociales accordées aux filles mères célibataires en privilégiant financièrement par la loi l'option du remariage ! (Par ailleurs, fantasme pour fantasme, imagine-t-on un moment une dérive généticienne au service de ces couples ''nucléaires'' très ''sur-moi'' ou ''sur-quelquechose''?) Lisez Carl Schmitt nous a-t-on dit en sachant exactement ce que l'on disait et pour qui. Entre temps, le terrain était préparé par le retour triomphant d'une Marguerite Yourcenar à l'Académie Française, cette grande admiratrice des éphèbes et des surhommes nietzschéens, surtout lorsqu'ils répondaient à l' ''idéal'' du raffinement ''esthétique'' de l'amoralisme impérial romain à son apogée. Cette même virago qui avait trouvé bon de ne pas risquer le sort d'un trop vulgaire Céline, préférant plutôt mettre les voiles vers les magnifiques mais discrètes ''rolling hills'' de la Nouvelle Angleterre où elle put vivre dans l'ombre ses passions diverses et nourrir son écriture, tout en faisant oublier ses débuts (Mettons tout de même à son actif de belles traductions de poèmes populaires à la base du blues et du jazz américain).
Nul n'ignore que le démantèlement néolibéral de l'Etat-providence ouvre la voie à la réintroduction d'une nouvelle domesticité par le biais d'une précarisation mal légitimée par la promesse du ''revenu minimum annuel garanti'' défendue par Milton Friedman ou encore par celle d'un revenu minimum, mais ''juste'', découlant de la nécessaire coopération scientifique réglée entre les classes selon la ''troisième voie'' tracée par un pathétique Rawls et par d'autres Giddens qui feignent besogneusement d'ignorer que la plus value est créée uniquement par le travail humain. Une ''coopération'' insoucieuse de l'asymétrique de départ qui se complaît à traiter le facteur travail, et donc le salaire minimum horaire, comme un facteur matériel neutre, totalement désincarné de toute dimension humaine tant à Berlin et Paris qu'en Slovaquie ou en Roumanie! Supposez alors que vous ayez à choisir entre l'aggravation assurée du chômage, à l'heure même où une fiscalité régressive a déjà sapé les fondements de l'Etat smithien minimum, plus encore que de l'Etat-providence d'après-guerre, et le retour de femmes au foyer, du moins pour les classe populaires ou récemment paupérisées, que choisiriez-vous? Je crois que vous rejetteriez l'une et l'autre solution en affirmant haut et fort le fait que seul le travail crée la valeur et que, par conséquent, les profits patronaux ne sont jamais que la forme extorquée par la classe dominante grâce au double moulinet du mode de production capitaliste (Marx et PP Rey) de ce qui reste, en réalité, la forme la plus directe de la ''plus value sociale''. Cette plus value sociale qu'il importe désormais de contrôler en commun afin d'assurer la continuité de la marche vers plus d'émancipation humaine. Soutenue par le prolétariat et les partis qui s'en réclament, cette marche reste le seul antidote contre le retour du nietzschéisme sous toutes ses formes et avec lui le retour de la barbarie, par définition sexiste et patriarcale. Sans afficher aucune tartufferie déplacée envers le phénomène encore mal compris du ''péripatétisme'', vous rejetteriez tout retour moralisant à la famille bourgeoise traditionnelle qui s'asphyxie d'elle-même sans avoir justement recours à la prostitution socialement organisée dans des maisons closes adaptant leur style aux bourses des clients. (Ainsi que Fellini l'avait montré avec une extrême intelligence dialectique dans sa Rome, ville ouverte).(Le terme ''péripatétisme'' est employé ici de préférence à celui de ''prostitution'', phénomène qui se trouve encore aggravé par son aspect marchand réifiant les individus comme simples valeurs d'échanges disponibles sur le marché. Dans le sens employé ici, le ''péripatétisme'' a plus à voir avec le ''libertinage'' socialement contraint par des rapports de ''modes'' dissimulant mal, sous l'infatuation du moment, des rapports sociaux de subordination très crus, qu'avec la vente de services sexuels comme telle. Il s'agit en fait de ce que j'appelle une ''dialectique tronquée'', un ''moment'' dialectique qui ne parvient jamais à son terme véritable.) Inutile de souligner que la stratégie médiatique de réhabilitation de la prostitution est déjà lancée en parallèle avec celle de la ''défense des enfants'' via, entre autre, la remise en cause de l'avortement, et bien entendu la traditionnelle ''défense des familles''. Qui ne voit pas que des maisons d'édition ayant hérité de catalogues prestigieux dont elles ne sont guère plus dignes y participent activement, confondant ainsi leur mission culturelle (souvent soutenue sur fonds publics) avec une sorte de ''réalisme capitaliste'' propagandiste, très philo-sémite nietzschéen? Tant il est vrai que Grecs et Perses s'influençaient mutuellement, l'infantilisme a-historique des oppositions archétypales et vénales entre ''Mozart'' et ''Salieri'' déteint jusque dans une certaine ''littérature'' missionnaire (et ses fiches de départ) dont on a peine à croire que ses tirages puissent faire vivre son homme sans subterfuges de distribution et de comptabilité interne, indécent battages publicitaires conçus selon les techniques militaires de la désinformation mis à part.
On le voit un spectre ''déconstruit'', en passe de clonage, hante le monde. C'est celui du capitalisme inhumain, un capitalisme ne sachant plus contenir son obsession tardive, qui s'efforce de sauver son caractère de classe par une régression soutenue vers un système de domination de l'homme par l'homme plus archaïque encore que le sien. C'est là son caractère profondément schizophrène. La situation exige lucidité intellectuelle et politique. Non pas pour déjouer les pièges d'un adversaire désormais communément pénétré de l'intérieur, ceux des ''nouveaux philosophes'' et leurs maîtres politiques qui ne donnent par conséquent plus le change à personne. Mais plutôt pour être à même d'entraîner l'adhésion de la majorité silencieuse, groupe d'autant plus manipulable qu'il sera davantage fragilisé économiquement, en faveur de cette marche à l'étoile de l'émancipation, marche authentique cette fois car consciente des enjeux, des dangers comme de toutes les expériences prolétaires antérieures, sans en exclure une seule. Cette marche doit également être scientifique. Non seulement en ce qui concerne les nouveaux développements de la loi de la valeur marxiste qui sont désormais d'une urgence absolue. Mais également pour toutes ces avancées scientifiques proprement civilisationnelles puisqu'elles posent les bases matérielles permettant aux individus d'exercer enfin leur liberté de choix. ''Psychoanalyse'' marxiste et laïcité, nous l'avons déjà dit. Mais également solidarité sociale. Pensons à l'enseignement du film de Bertrand Tavernier portant sur les peurs et les hantises dévastatrices suscitées par les pandémies typiques du Moyen-Age qui affectaient non seulement la vie des individus mais leurs relations interpersonnelles et donc les possibilités de reproduction et de développement harmonieux des couples et de l'espèce. Tavernier avait en tête la régression possible des moeurs que l'irruption du sida aurait pu causer. Les groupes de pression, parmi lesquels se trouvaient en première ligne les groupes homosexuels, refus8rent la culpabilisation et les tartufferies et, du coup, permirent à la société de se prémunir contre un danger réel sans sacrifier sa solidarité et sans renoncer inutilement à ses conquêtes libertaires et à son devoir de responsabilité individuel et collectif. L'enseignement est à retenir. Il démontre comment il est possible de s'en sortir ensemble, par le haut, avec un minimum de conscience, de solidarité sociale, et d'organisation étatique des recherches médicales et de la prise en charge des malades. L'exemple est à émuler. Et cela d'autant plus que nous savons l'effet qu'aurait la découverte d'un vaccin efficace contre le sida sur les prétentions huntingtoniennes et nietzschéennes visant à instrumentaliser un ''retour'' vers la discipline et la ''déférence'' envers l'Autorité (qui se donnerait seule le mandat d'assurer notre bonheur à tous tel le Grand Inquisiteur de Dostoievski.) Le développement et la généralisation de la contraception orale conjuguée avec le travail des femmes (donc leur autonomie financière) montrent bien ce qu'il en est. Certain y voit un danger. Mais en l'honneur de Bloomsberry et de cette bande d'artistes et d'intellectuels qui malgré leur déconnexion d'avec le prolétariat surent penser un monde plus solidaire et plus juste, nous demandons simplement: qui à peur de Virginia Woolf, alors qu'elle serait toujours prête, si vous êtes à la hauteur, de vous ''réserver une petite veine bien cachée''? Ainsi que le disait Marx, ou aurait pu le dire Verlaine, Gracia Lorca, Paul Eluard ou la grande poétesse Sapho, l'individu c'est le couple vivant un amour libre. Et comment oublier la poésie humaniste et antifasciste de Pier Paolo Pasolini?
L'Etat républicain a trois principes: la liberté, l'égalité, la fraternité. Il n'a pas de préférence sexuelle.
Paul De Marco, 16 mai 2004
Copyright 16 mai 2004
Note: L'articulation de certains thèmes de ce texte est redevable en partie du débat concernant l'institutionnalisation des moeurs publié dans lemonde.fr quoique je n'ai pas toujours pu avoir accès à l'intégralité de certains des textes originaux qui furent mentionnés.
XXX
MATRIMONIO, UNIONI CIVILI E ISTITUZIONALIZZAZIONE DEI COSTUMI.
Par les hommes dépités
Par les dieux contrariés
La noce continue
Et vive les mariés!
INDICE.
Divenire storico della specie umana e principio di precauzione.
L'adozione dei bambini e lo sviluppo della loro personalità
Importanza legale della terminologia e pratica delle cerimonie
Ossessioni nietzschiane: promiscuità, famiglie frammentate e unioni omosessuali
A) La figura del padre, famiglie frammentate e focolari moderni
B) Famiglie, focolari e trasmissione dei valori
Già in settembre 2000, nel mio testo intitolato ''Le lit du néo-fascisme'' e nella sua ''Annexe'' (v. Sezione ''Fascime, Racisme et Exclusivisme'', nel mio sito www.la-commune-paraclet.com ) avevo messo in guardia contro il ritorno nietzschiano nelle sue veste teocratiche (e multiconfessionali.) Tale regressione andava sviluppandosi nei cerchi dirigenti del capitalismo occidentale e mondiale. Sono ritornato sul soggetto nel 2002 nel mio Pour Marx, contre le nihilisme (idem Sezione Livres) dove menzionavo in particolare le attività del Manhattan Institute e quelle dei cerchi filosemiti nietzschiani vicini alla presidenza americana.
Oggi, il Presidente G. W. Bush, quello appunto che emise la Dottrina della guerra preventiva, dottrina tecnicamente illegale dal punto di vista del diritto internazionale e delle Convenzioni di Ginevra, porta avanti una strategia di regressione politica e sociale voluta dai gruppi filosemiti nietzschiani di ogni lato, quelli appunto che sognano ad un Impero universale svergognatamente teocratico e centrato sopra la prominenza del Tempio sionista da ricostruire a Gerusalemme Est. Questa regressione fascistoide viene portata avanti su ogni fronte, tappe dopo tappe vedi ad esempio, l'offensiva appena velata contro la laicità della repubblica apertamente ed oltraggiosamente considerata come ''una ideologia (!) come le altre'' durante il falso dibattito relativo all'uso del velo. (Nota aggiuntiva: Questa narrazione regressiva si pone in contra-distinzione con il concetto di laicità normalmente visto, almeno sin da Kant, come una doppia conquista scientifica e di civiltà, posizione delucidata nel mio Anticorpi e nel mio Elogio della Ragione e della laicità dello Stato del 2006, saggi disponibili nella Sezione Italia di questo sito.) Oggi questa contro-offensiva spiega le sue ali su scala globale. Usa pero delle modulazioni culturali di rigore per non urtare di fronte la sensibilità democratica e laica ancora intatta dei cittadini.
Questa contro-riforma imperiale e teocratica ha già cominciato a contaminare l'Europa. Prosegue ferocemente in altre parti del mondo a colpi di guerre preventive e di ''regime change''. Questo mira ad una ipotetica costruzione del ''Grande Medio-Oriente'' ideata da nuovi templari. Si tratta di uno progetto necessario per favoreggiare in fine la ricostruzione coloniale di Eretz Israele, un Stato apertamente razziale da designare ufficialmente come ''ebreo'', ma che occuperebbe 90 % della Palestina storica, lasciando solo qualchi bantustan urbani isolati ai milioni di Palestinesi purtroppo nati in queste martoriate terre. Non siamo noi ma gli innegabili fatti quotidiani che legano l'attuale Stato di Israele a questa contro-riforma forzandoci ad una ferma e vigilante critica di ogni istante. Critica che, a senso mio, offre l'unica difesa legittima della possibilità di esistenza dello Stato di Israele nelle sue frontiere fissate dall'ONU nel suo Piano di Spartizione del 1947. Aa meno che nuove frontiere non siano negoziate sulla base delle Risoluzioni onusiane più tardive, cioè la R 242 e la R 338 ma in buona fede, con il popolo palestinese, storicamente primo occupante storico conosciuto di queste terre. Con il rinnovo liberticide del Patriot Act negli Stati Uniti e la sua inesorabile estensione a tutto il pianeta con la scusa della guerra al ''terrorismo'', termine cinicamente non-definito, questa contro-riforma mira a trasformare l'insieme dei cittadini liberi dell'Occidente ed altrove in tanti Palestinesi forzati dal ''martello'' nietzschiano alla servitù volontaria.
La sinistra non può eludere la necessità dello sviluppo di una strategia parallelamente pro-attiva (pedagogia pubblica, mobilizzazioni) e fermamente offensiva (isolamento intellettuale ed etico-politico dei filosemiti nietzschiani, per definizione antitetiche allo spirito ed alla pratica di ogni repubblica laica che si rispetta.) Proseguendo quando iniziato nel settembre 2002 in mezzo ad una indifferenza, a dire vero più colpevole che innocente, propongo ora a tutte le militante e a tutti i militanti, come a tutte e tutti le/i comuniste/i, queste note relative al matrimonio, alle unioni civili e all'istituzionalizzazione dei costumi. Si tratta di brani di un testo in elaborazione al quale certi si sono già concesso un diritto di accesso illegale* nel momento stesso in cui lo scrivevo sul mio computer personale. Ho dunque scelto di rendere questi brani immediatamente accessibili per meglio proteggere il senso critico dei lettori che hanno il diritto di formare il loro giudicio sopra la base dei testi originali invece di dare fede ad esternazioni poche professionali, di seconda mano e sopratutto rovesciate di piccoli-borghesi adetti professionali del metodo del ''chat'' di servizio.
Paul De Marco, professore di Relazioni Internazionali.
Richmond Hill, 2 Giungo 2004. 3
* Si tratta, notabilmente ma non esclusivamente, e con prove e date in mano, del caso di certi interviewers e dei loro ricercatori in Radio Canada e in TV Ontario (si riconosceranno). Sono genti sovra-pagati per chi sarebbe senza dubbio inutile tentare spiegare l'ABC della deontologia di un mestiere che non meritano di esercitare, sopratutto nelle rete pubbliche. Che dei lumpen-piccoli-borghesi facciano di tutto per assicurare l'avanzamento della loro carriera fa certamente parte della natura del capitalismo. Non di meno l'immissione negli spazi privati, i computer, il corriere e le e-mail altrui col scopo di sottilizzarne dati rileva chiaramente del codice criminale. D'altra parte, pretendere imitare una Caplan nelle poste oppure le maniere burkeane delle ''elite'' grandi e piccole, ma nonostante sempre coloniali, del paese non costituisce la migliore marca di educazione né di buon gusto. E nemmeno della più impeccabile legalità. A un tale grado di nocività e di meschinità, questo rileva meno delle usanze democratiche che dell'educazione personale, e di conseguenza, delle doti culturali acquisite e dell'influenza dei pedagoghi impiegati come tali a tutti i livelli. Come è sfortunatamente ovvio, questo spiega tutto. Invece di scarmigliare nei spazi privati della gente, il mio consiglio è di prendere i vostri diplomi, il pistone uni-sesso in forma di lunga mano o di lungo piede del quale usati quotidianamente assieme ad un specchio cervantesco: vedrete così la vostra autentica anima, sarà molto istruttivo. Questo vale per tutti i documenti in tutte le vostre Canadiana di ''sopravvivenza'' artificialmente mantenute con grande spreco di fondi pubblici, mentre gli immigrati, da lungo molto più qualificati professionalmente e moralmente, debbono ora lavorare 60 ore legali a settimana per 7.50 dollari orari.
Ecco tre note preliminari per riassumere l'intreccio principale del problema. Portano rispettivamente 1) sulla sinistra e i ''dibattiti di società''; 2) sul valore politico ed ideologico della terminologia in un mondo dominato dalle mass-media e 3) sulla sinistra ed il ''matrimonio religioso'' in quanto tale secondo il punto di vista della società politica e quello della società civile.
1) La sinistra non ha mai avuto niente da temere di quello che è convenuto chiamare ''dibattiti di società''. Questi dibattiti non esisterebbero senza di essa e della sua insistenza per radicare i valori sociali nella libertà, l'uguaglianza e la fraternità. In altre parole, questi dibattiti dovrebbero costituire il cuore del ''pragmatismo'' di sinistra. Ogni dibattito di società rileva della posizione e del ruolo assunti dagli individui nella produzione e nella ridistribuzione sociale. Questa posizione e questo ruolo determinano il grado di libertà reale conferito alle norme formali e costituzionalizzate. Questo risulta vero tanto per l'amore libero e per il femminismo quanto per l'unione omosessuale. La sinistra deve sforzarsi per situare questi dibattiti nella loro vera dimensione. Deve di conseguenza avere grande cura di sottolineare i loro aspetti che dipendono dei ''servizi sociali universali'' (ridistribuzione sociale, focolari ecc.) e dei diritti delle minoranze come d'altronde lo esige la Dichiarazione Universale dei Diritti Individuali e Sociali dell'Uomo e del Cittadino assieme alle sue espressioni europee e onusiane.
In guisa di ''morale'', ma alla rovescia, è pure quello che fanno con un attivismo scatenato una certa destra e un certo conservatorismo trasversale. Entrambi sono motivati dagli imperativi dello sfruttamento dell'Uomo dal Uomo secondo le ''epoche'' storiche e dunque secondo il grado di internalizzazione delle norme di sottomissione nel più profondo dell'intimità individuale. Per loro, puntare su fenomeni statisticamente minoritari in un modo puramente ''etico'' gioca il ruolo di una ''pedagogia coercitiva'' necessaria al mantenimento di un consenso sociale imposto dall'alto come venne messo alle luce da Emile Durkheim e da Gramsci.
Oggi la durezza del dibattito maschera la volontà di regressione preventiva di un capitalismo neoliberale occidentale costretto a smantellare lo Stato sociale, emerso nel dopo-guerra, per accrescere i suoi profitti alle spese della società, malgrado la crescita accelerata della disoccupazione. La sinistra non ha nessuno bisogno di una morale fondata sopra una ''nuova domesticità'' predicata da bassi cleri formati alla lunga pratica di fare la mancia e di stendere il capello, e a quella della ''pietà'' predicata ai ''poveri'' confusi in modo cinicamente calcolato con i ''sfruttati'' che producono ricchezze usufruite da altri. E cosi vero che la regressione neoliberale non ha ancora guadagnato la partita, c'è ne vuole di gran lunga: in realtà, la profonda ristrutturazione imposta alla forza di lavoro, in favore di una dualizzazione compatibile con la società della ''auto-soddisfazione'', crea le condizioni propizie della solidarietà politica e sociale tra le classi medie in perpetuale pericolo e tra i lavoratori industriali ed i precari.
Preme che la sinistra non perdesse di vista l'importanza dei servizi sociali universali per re-equilibrare le crescenti disparità tra ''salari individuali'' e ''reditti globali netti'' (salari più programmi e trasferimenti sociali ai focolari), e dunque per sostenere strutturalmente la produttività nazionale e la domanda sociale. Non è a fatto un azzardo se il tentativo regressivo di riabilitare la ''famiglia nucleare'' e le sue relazioni di potere patriarcali corrisponde all'incapacità crescente del capitalismo contemporaneo di riassorbire la massa di mano-d'opera, liberata in gran numero dalla crescente produttività capitalista e dal passaggio ad una società dei servizi sprovvista dalla necessaria mediazione operata per mezzo della spartizione del lavoro socialmente disponibili tra tutte le cittadine/i capace/i di lavorare.
I fantasmi nietzschiani dell'adozione da parte delle coppie omosessuali sono solo il sintomo perverso di un attacco premeditato diretto contro i meccanismi di solidarietà messi in opera nel seno dei ''focolari'' (''focolare'' essendo un termine neutrale da preferire a quello di ''famiglia''). Questo viene verificato tanto con le allocazioni versate alle famiglia quando con gli aiuti o i sussidi sociali. In tutti questi dibattiti, è eminentemente ruolo della sinistra quello di sostenere l'autonomia materiale degli individui, qual che sia il loro orientamento sessuale. Dunque anche per mezzo della difesa dei meccanismi di solidarietà sociale adatti alle possibilità budgetarie reali, come pure alle esigenze della visione politica e sociale della ridistribuzione. Rimanendo saldamente con i piedi su terra, va ricordato che l'alternativa nietzschiana alla liberalizzazione dei costumi ed alla legislazione di forme paritarie di unioni civili omosessuali non è niente altro che il ''ritorno'', già annunciato dalle lettrici e dai lettori troppo assidui di Carl Schmitt e Co, come pure da qualche calamitosi e venali écrivaillons, della prostituzione organizzata in nuove ''maisons closes'', cioè il corollario obbligato del matrimonio tradizionale, fatto all'immagina della loro società ideale, posta come si sa aldilà del Bene e del Male purché funzionale alla preservazione dei privilegi di casta..
2) La dinamica dei dibatti pubblici in una società dominata dalle mass-media, in maggiorità detenuti da interessi privati, impone una vigilanza terminologica da parte di tutti i partiti di sinistra e da parte di tutti i gruppi di pressione che gli stano vicini. Sarei dunque d'avviso di eliminare totalmente dal Codice civile il termine ''matrimonio'', troppo carico di connotati patriarcali, sostituendoci il termine più generico e neutrale di ''unione civile''. Questa unione civile potrebbe allora essere concepita indipendentemente dei generi secondo il tipo di contratto liberamente scelto dalle copie ma sancito dalla legge. Specificando i diritti e i doveri patrimoniali ed altri in caso di rottura o di divorzio, questi contratti costituiscono in effetti la base legalmente stabile ed economicamente necessaria sopra la quale vengono in seguito a sommarsi i vari meccanismi di ridistribuzione sociali. L'unione civile è dunque l'unica alla quale la Repubblica riconosce un valore legale obbligatorio nei limiti democratici inerenti ad ogni contratto liberamente consentito. In effetti, questo risulta essere la saggia direzione generale rafforzata dalla legislazione dei Pacs, malgrado la sua prudenza.
Rimane chiaro che nel linguaggio comune continueremo ancora a lungo a parlare di ''matrimonio'' invece di ''unione civile''. Gli opponenti della liberalizzazione dei costumi avranno comunque tendenza a mescolare volontariamente l'uno con l'altro. Perciò la sinistra dovrà vegliare a precisare con insistenza la reale posta in gioco per la comunità nel suo insieme. Si tratta del contratto civile e delle sue forme, non si tratta qui del ''matrimonio religioso'' il quale concerna una scelta personale facoltativa esercitata nel dominio privato, una scelta che non ci concerna a fatto dal punto di vista politico. Niente si oppone a che il primo contratto continua ad essere chiamato ''matrimonio civile'' nel linguaggio corrente, dato che non è una appellazione falsa e che per di più corrisponde ad una lunga abitudine con radici sociali profondi. In oltre, niente ovviamente si oppone alla formazione di coppie libere che scegliono di vivere nel regime di diritto comune: in effetti, almeno per i marxisti, le unioni libere costituiscono la scelta più compiuta in termini di emancipazione personale e sociale.
In materia di unioni civili e di matrimonio, converrebbe sottolineare con insistenza che la logica della laicità ammonta in realtà a proteggere i diritti e la tranquillità della maggioranza mentre si proteggono scrupolosamente i diritti e la tranquillità delle minoranze. I fantasmi nietzschiani destinati da presunte caste superiori ad un presunto ''piccolo popolo'' non hanno più nessun senso. Almeno finché i cittadini avranno accesso all'educazione pubblica, libera e gratuita. (Ad esempio, non si pensa mai abbastanza alle sovra-determinazioni sociali inevitabili ma necessariamente accumulate per produrre quelli ''atti spontanei', descritti da André Gide, come pure gli sguardi furtivi scambiati con sua moglie da questo autore notabilmente refrattario di fronte al totalitarismo (sovietico?) nel wagon di un treno magrebino.)
3) Detto questo è possibile che la sinistra non abbia nessuna opinione relativa ai ''matrimoni religiosi'' in quanto tale? La tradizione anticlericale costituiva una necessità politica all'epoca nella quale le autorità ecclesiali esercitavano ancora dei poteri politici e sociali importanti. La costituzionalizzazione della laicità ha regolato questo problema dal punto di vista politico, e ugualmente, anche se in una più piccola misura, dal punto di vista sociale. Oggi, anche in Polonia, i religiosi praticanti, in opposizione ai religiosi ''credenti'' i più diversi, costituiscono meno del 5 % dell'insieme della popolazione. Si spiega così l'attaccamento altrimenti contraddittorio di una grande parte della popolazione, popolazione omosessuale inclusa, a queste cerimonie a carattere religioso: si tratta meno di una volontà di battersi per un ''aggiornamento'' dei culti in quanto tali, che di fare riconoscere la propria ''normalità'' sociale.
Costatiamo dunque che abbiamo qui un nodo gordiano fatto da tre corde distinte. La prima concerna le chiese in quanto istituzioni teocratiche private. La seconda concerna le credenze religiose private. La terza concerna la ''normalità'' sociale e repubblicana, e dunque, in gran parte, gli orientamenti sessuali; concerna anche l'idea che la società si fa della riproduzione sessuata ad un dato momento storico. L'imperativo logico e filosofo perfettamente illustrato dalla Repubblica di Platone crea una dialettica particolare tra preti e credenti. Le buone ragioni politico-sociali degli uni non risultando sempre essere le buone ragioni degli altri, l'equilibrio può solo essere raggiunto dal grado di autonomia che le strutture teocratiche-sociali sono disposti a riconoscere alle coscienze individuali. Evidentemente abbiamo qui la tendenza principale esibita dalla storia dell'evoluzione della cristianità, benché la dialettica rimana la stessa per tutte le religioni stabilite. Lo spirito repubblicano ha definitivamente risolto questa questione riconoscendo la possibilità politica e legale per tutte le coscienze individuali di affrancarsi definitivamente da questa dialettica religiosa troncata che non sa riconoscere il posto legittimo dovuto alle coscienze libere e responsabili delle loro credenze (compreso le coscienze atee) o dei loro dubiti, all'infuori di ogni immissione clericale. La Repubblica non si nutre con il pensiero primitivo e sintetico ma può coesistere con esso, tollerandolo.
E chiaro che la sinistra ha storicamente privilegiato la marcia verso l'emancipazione delle coscienze. Per essa, la ''normalità'' repubblicana potenzialmente generalizzata dalla Repubblica all'insieme dei cittadini, consisteva nell'emancipazione parallela dagli attivismi inerenti alle cerimonie ereditate dal passato. Fece al suo inizio la sfortunata esperienza della sostituzione radicale di cerimonie nuove, intese come attualizzazioni ritualizzate dei nuovi dati scientifici, a quelle più antiche allora praticate. Commise in questo modo un errore contro la sua anima laica. Tale cambiamento necessitava una lunga pedagogia di massa preliminare fondata sulla storia delle religioni e quella del calendario etc. Oltre a risultare in una drastica diminuzione dei giorni festivi, conseguenza dell'adozione attiva del sistema decimale, questa sostituzione ammontava a confondere tutto ad un botto i rapporti sociali di riproduzione e la libertà di coscienza. Questo discendeva in parte dalla necessità di sopprimere la presa politico-sociale dei poteri ecclesiali. Più tardi, l'ideologia e la propaganda anticlericale continuerà la stessa lotta, che il Culto dell'Essere supreme non era riuscito a concludere, ma agendo questa volta in modo più lucido e più logicamente corretto. Trasformando il controllo dei costumi in tante materie repubblicane puntualmente legalizzate, il Codice civile contribuì ad emancipare ancora la società dalle costrizioni imposte dal Ancien Régime. Il resto fu affare di sviluppo storico della socializzazione dei rapporti sociali di produzione.
Di conseguenza, rispetto alle libertà individuali e alle libertà collettive, sarà contro-produttivo pretendere restaurare l'istituzione del matrimonio religioso conferendoli una importanza usurpata rispetto all'evoluzione politica e sociale, così come rispetto all'evoluzione della responsabilità di ogni coscienza particolare. Questa restaurazione verrebbe imbrogliare le carte perché conferirebbe alle cerimonie religiose un carattere di sanzione collettiva per quello che riguarda la riproduzione della forza di lavoro all'interno dei focolari. La ''normalità'' che ne discende sarebbe una ''normalizzazione'' effettuata sopra il modo regressivo, ben più che una normalizzazione dei parametri laici e repubblicani necessari per permettere ad ogni individuo di optare liberamente per le sue scelte private (e per il suo camino personale), senza intanto cessare di godere di tutti i diritti e di tutti i doveri collettivamente riconosciuti in nome della legalità e della libertà. La normalizzazione religiosa risulta essere il contrario della normalità repubblicana laica quest'ultima essendo una normalità specificamente ''umana'', conto tenuto del divenire storico del Uomo - perché è incapace di concepire la libertà altrimenti che fuori delle costrizioni imposte dalle istituzioni che usurpano tanto il loro potere temporale quanto la loro pseudo-perennità spirituale fondata sul ''divino''a-temporale.
In termini politici dunque la sinistra non deve intromettersi nelle cerimonie religiose legate al matrimonio privato. Ma deve difendere il primo posto che tocca legalmente alle unioni civili legalmente istituite senza nessuna discriminazione legata all'orientamento sessuale. Dal punto di vista della società civile e dei gruppi di sinistra, è possibile, e senza dubbio anche auspicabile, che la sinistra abbia un ruolo particolare da giocare, sopra tutto quando l'attivismo esercitato dai gruppi di pressione di ogni tipo legati al conservatorismo teocratico dimostra di volere invadere l'agenda politica repubblicana. A questo proposito la sinistra rimane tributaria del suo ruolo pedagogico e laico in quanto ha l'obbligo di fare progredire la società nel suo insieme verso un'internalizzazione sempre maggiore dei principi di uguaglianza, di libertà e di fraternità, senza pero accelerare il passo al punto di urtare le sensibilità di una parte della popolazione, se non del suo proprio elettorato.
In chiaro, nell'ottica del dialogo con il mondo religioso, dovrà avere tendenza a portarsi alla difesa delle coscienze individuali aldilà delle mediazioni ecclesiastiche, e dunque ad argomentare in favore di un ''aggiornamento'', se non di una ''teologia della liberazione'', proprio come avevano saputo fare i Sandinisti e i loro alleati, spingendo nel senso di una difesa qualitativa dei principi religiosi di base che rimandano ad un zoccolo umanista e ''razionale'', comune a tutte le società anteriori alla filosofia del dubbio ed al suo superamento nella storia della filosofia. Ma non deve cercare ad imporre a questo mondo religioso restrizioni che andrebbero oltre alla sua autorità repubblicana. Purché i principi repubblicani siano scrupolosamente preservati, è ormai preferibile lasciare il divenire storico operare la sua azione di decantazione. Di conseguenza, la Repubblica riconoscerà il diritto dei più ortodossi e dei più conservatori di camminare al loro proprio ritmo, nelle proprie istituzioni, purché questi non pretendessero, come sfortunatamente è spesso il caso, di passare oltre alla sfera privata per soverchiare nella sfera politica. In chiaro, e a titolo di esempio generale, i partiti di sinistra non si batteranno in quanto partiti politici per l'avanzamento dell'agenda di Vaticano II, benché prenderanno tutte le misure necessarie per assicurarsi che i gruppi di pressione di sinistra come di destra possono portare avanti il dibattito nel senso della società civile. Così come non riguarda la sinistra se i gruppi omosessuali o misti si mettessero in testa di provocare un altro scisma all'interno della chiesa cattolica per permettere il matrimonio civile e privato, omosessuale o eterosessuale, dei preti, come pure la fine del celibato o della discriminazione sessista nella ordinazione dei preti e dei sacerdoti e del papato stesso.
Sembrerebbe, comunque, che l'evoluzione storica di tutte le religioni stabilite oscillano sempre a turno tra scisma e riconciliazione dottrinale. Sembra accadere ogni volta che gli ''aggiornamenti'' non risultano abbastanza profondi rispetto all'evoluzione della società ambiente, rifluendo tipicamente in inseguito verso un nuovo equilibrio istituzionale o relazionale (dialogo ecumenico) qualitativamente superiore almeno quando i furori iniziali si sono finalmente esauriti. Questo è il caso delle tre religioni monoteiste. Le chiese protestanti sono per natura meno attaccate ad una unità dottrinale mantenuta inverso e contro tutto dalle gerarchie superiori, in modo che questo gli concede delle innovazioni locali altrimenti inconcepibili, ben che guadagnate al presso di difficoltà del stesso ordine. Per parte sua, la chiesa anglicana sembra avere optato in favore di uno ecumenismo federativo istituzionalizzato, benché rimane tutto da vedere se questa strada sarà giudicata compatibile con l'integrazione paritaria delle chiese che accogliano apertamente gli omosessuali oppure le pratiche religiose legittime ma più divergenti. Se le istituzioni le più arcaiche meriterebbero di essere scosse e aperte al vento delle comunità senza le quali le ''chiese'' non hanno più nessun senso realmente umano, rimane che le religioni le più ''ortodosse'' e le più conservatrici conservano il loro diritto di praticare il loro culto in privato senza essere necessariamente indebolite dall'esterno, purché si astengano di comportarsi come le ''sette'', contravvenendo allora alla libera adesione dei loro membri, e all'integrità materiale e psicologica del loro libero arbitro. Come fu detto di recente, l'istituzionalizzazione dei costumi non significa necessariamente la loro liberazione. Non significa nemmeno la loro necessaria legalizzazione repubblicana. Tutto consiste nel sapere a quale livello ci situiamo, pubblico o privato. All'inverso, la timidità nella legislazione e nell'istituzionalizzazione delle misure repubblicane di emancipazione non permetterà di progredire qualitativamente né in una sfera né nell'altra. E nemmeno di adottare la strategia e le alleanze di classi più efficaci per preservare i diritti repubblicani acquisiti, facendo pure progredire le cose verso una più grande emancipazione generale. Questo ultimo processo rappresenta ovviamente la vocazione politica e sociale di ogni partito politico e di ogni gruppo di pressione situato alla sinistra del ventaglio politico. Come vediamo, la Repubblica deve più che mai educare alla libertà e all'uguaglianza , tanto sul piano individuale quanto sul piano collettivo.
Divenire storico della specie umana e principio di precauzione.
La specie umana è una specie nata dalla sottile dialettica di insieme che unisce la dialettica della natura e la dialettica della storia. Questa dialettica di insieme ne ha fatto per sempre una specie fondata sopra l' ''azzardo'' della riproduzione sessuata (v. Jacquard sopra il significato biologico e etico di questa lotteria miracolosa.) Specie nata dalla natura, non è pero confinata nel determinismo cieco delle leggi ''immutabili'' della natura. Nonostante, non può rimanere fedele al suo destino di specie particolare, dotata di libertà e di autonomia, se si oppone frontalmente al suo sostrato naturale. Così anche per il ''cervello'', organo fisico che non è il ''pensiero'' ma ne rimane comunque il fondamento naturale obbligatorio e lo rimarrà anche quando varie protesi esterne o interne verranno decuplicarne la potenza e, più difficilmente, l'efficacia polimorfa. (Gli cyborg e le Blue Machine riposano sempre sull'intelligenza umana; di fatti, conclude anche così Douglas Hofstädter avvicinandosi in questo modo alla posizione dei marxisti che comunque non disprezzano gli attrezzi che prolungano la mano ed il cervello, almeno quando questi non hanno la vocazione di trasformare gli uomini in ''formiche'' secondo il modello di Simon sigillato nei piani superiori del MIT legati al complesso militare-industriale.) Non è mai credibile volere intravedere il divenire dell'Uomo in nessuno Golem di qual che sia ispirazione. Oggi, i scienziati ordinari distinguano ancora male tra geni e proteine, senza parlare degli enzimi (e degli ''allèles'') oppure delle loro interazioni con i pezzi di ADN e di ARN e dunque con l'ambiente. I scienziati più avanzati non sanno ancora con esattezza quello che rileva da Lamarck o da Darwin, benché certi hanno già il presentimento che la storia delle cellule umane e la logica delle mutazioni sono fondate sopra una dialettica intima delle due. (Pensiamo solo alla memoria di corto, medio e lungo termine del sistema di immunizzazione presenta nel sistema sanguino. Questa memoria si trasforma a volte in bagaglio genetico acquisito e a volte non. Rimarca fatta per la prima volta qui.)
Dovrebbe dunque essere chiaro che quelli addetti della rivoluzione genetica che sognano di fabbricare sovra-uomini sono dei dottori Diaforius (compreso James Watson, il quale brilla con le sue raccolte di informazioni storicamente datati secondo un metodo sicuramente darwiniano come poteva pensare Rosalind Franklin - ma poco conciliabile con l'idea che si può generalmente formarsi di un gentleman, James Bond e la sua ideologia guerrigliera esclusi.) La questione non sembra quindi essere una questione di conoscenze lacunare: io credo che raggiungiamo qui i limiti fisici della specie in quanto specie, dunque in quanto dato ''universo scientifico'', in modo che l'induzione può sembrare riempire le lacune della deduzione con abbastanza certezza, ma certo non con una certezza assoluta. E proprio per questo che i migliori e più coscienziosi scienziati (tali Testart e Jacquard ) tirano il campanello di allarme con una esemplare insistenza cittadina. In effetti, sopra la base di quello che è conosciuto, o meglio anche di quello che è già oggi volgarizzato, possiamo affermare che le modifiche genetiche artificialmente introdotte nella specie umana, in quanto abbiano un carattere non-recessivo e dunque trasmissibile, interferiscano con tutto il bagaglio ereditario, non solo umano ma più precisamente cellulare, acquisito dalla vita sul pianeta; vengano quindi a interferire con le leggi dell'azzardo che presiedano al destino della specie umana fondando la sua libertà nel campo storico, quello precisamente del pensiero e delle istituzioni.
Il principio di precauzione esige quindi di essere di una grande severità al livello mondiale. Questo non significa che si debbono fermare le ricerche ma piuttosto sottometterle a dei protocolli molto rigorosi e sopratutto a confinarle. Ne sappiamo ancora troppo poco per giocare gli apprendisti stregoni o per permettere che il destino dell'Umanità sia giocato alla martingala speculativa del neoliberalismo globale. Purtroppo è molto probabile che ne sapremo troppo poco per ancora troppo anni per pretendere indebolire immediatamente le restrizioni relative al principio di precauzione. In certi casi, si tratta di aiutare dei malati che altrimenti verrebbero privati di cure. Si tratta naturalmente qui di un caso limite che impone un prudente equilibrio tra la solidarietà fra individui e i doveri inverso tutta la specie. In questo caso preciso, conviene fare giocare le soglie di tolleranza e di prevenzione compatibili con il principio di precauzione: in poco parole, imporre prima il controllo ed il follow-up, seguito di quello che si giudica potere mettere in pratica dopo esame approfondito da gruppi di esperti pluri-disciplinari nel dominio; poi la determinazione dei caratteri recessivi o non-recessivi così artificialmente introdotti, e quella degli effetti indotti. Questi ultimi possono essere simulati in anticipo secondo i principi utilizzati nell'analisi di propagazione non-intenzionale. Infine, ogni volta che un gruppo, statisticamente debole ma non trascurabile, spingerà comunque per aprire il ricorso a questo tipo di terapie nuove, si dovrà istituire l'obbligo, preferibilmente europeo e mondiale, di finanziare immediatamente la ricerca di piste scientifiche di punta idonee ad eliminare gli effetti secondari che possono eventualmente essere accettati perché destinati ad una dispersione contenuta e dunque sempre possibile da eliminare.
Questo dispositivo sarebbe suscettibile di spingere in favore di una innovazione tecnica socialmente profittevole a corto e a lungo termine purché i finanziamenti della ricerca di strade alternative siano adeguatamente disponibili ogni volta che il principio di precauzione imporrà un ostacolo impossibile da aggirare in modo scientifico, dunque sicuro. Sappiamo comunque che certe nazioni hanno meno scrupoli. Questo non costituirà necessariamente uno svantaggio economico dato che le leggi afferenti al principio di precauzione si applicherebbero sopra la totalità dei prodotti circolanti sul mercato mondiale o sovranazionale considerato. Purtroppo rimane chiaro che si dovrano prendere misure adatte a questo proposito sopratutto per quello che riguarda l'eredità eventuale di caratteri introdotti artificialmente o indotti in seguito a tali introduzioni, particolarmente i caratteri non-recessivi. I Stati dovranno necessariamente allargare il loro principio di precauzione all'immigrazione e più ancora ai consigli di proscrizione già esistenti in materia di procreazione. Questo diventerebbe una necessità ma paradossalmente no rappresenterebbe comunque un così grande incubo come certi vorrebbero fare credere, sopratutto nei paesi più rigorosi nella loro politica di preservazione dell'integrità genetica della specie umana. In effetti, tali meccanismi si applicano già usualmente in tutte le società (proibizione dell'incesto, controllo della consanguineità ecc.) In modo, ancora meno drammatico, la strada dell'aborto terapeutico preventivo acquisterà senza dubbio un'importanza più grande. In fondo, la sua logica, rimarrebbe la stessa dato che lo Stato conserverebbe il diritto di imporlo a meno di potere controllare gli effetti prevedibili di tale procreazione portate a termine. Sia quel che sia, questa problematica merita ormai di essere presa sul serio ma con serenità.
L'adozione dei bambini e lo sviluppo della loro personalità.
Sopra queste basi possiamo vedere che i problemi sollevati dalla procreazione artificiale non potranno, per definizione, mai essere astratti interamente dal dato fondamentale, cioè dalla ''situazione di partenza'', purtroppo estremamente complessa, secondo la quale la nostra specie è una specie fondata sopra la riproduzione sessuata. La partenogenesi, anche se possibile, rimarrebbe comunque dipendente da questo dato di partenza. Salvo eccezione, sarebbe in ogni modo largamente messa da parte per le ragioni relative al principio di precauzione enunciate qui sopra. Ancora che non manifesta di per sé i pericoli inerenti all'ingegneria genetica più spietata quando questa trasgredisce la barriera delle specie. Ponendo questi problemi come ipotesi di lavoro, ci rendiamo conto che un tale sviluppo imporrebbe un'ingente evoluzione ai concetti storici legati alla maternità. Come sappiamo questi sono benefici per alcune femministe che privilegiano la dialettica della natura, ma mutilanti e potenzialmente contrarie all'auto-controllo del proprio corpo per quelle che si battano invece sul terreno della storia e fanno perciò della maternità una questione di scelta individuale per le donne.
Questo dibattito andrà avanti. Mi sembra pero che in un tale contesto, l'adozione dei bambini (da parte dei focolari tradizionali, atipici o omosessuali) non contiene vere minacce per la preservazione dei fondamenti della dialettica della natura specifica alla specie umana - tra cui la sua propria e preziosa preservazione, la quale appare ormai ''paradossalmente'' come una condizione sine qua non del suo sviluppo storico come specie particolare promessa ad un destino di uguaglianza e di libertà individuale e collettiva. Contengano invece vere minacce le ''promesse'', se non vaghe o per lo meno estremamente mal definite e lontane, di tutti questi apprendisti stregoni. Segnaliamo, in particolare, il caso recente di quelli che pensavano avere acquisito tanto intelligenza vera dei fenomeni quanto sembrava procurarli, in apparenza, la rapidità puramente meccanica del sistema di sequenzionamento (séquençage) tayloristica del genoma umano. In effetti, prove fatte, si tratta di una ''intelligenza'' a rapidità binaria ma ad esattezza variabile da parecchi centinaia di migliaia, a 80 000 e poi a 30 000 geni, più o meno …
Tutto dipenderà dunque di quello che la società vorrà fare delle condizioni nelle quali si esercitano la maternità e la paternità: è questo il problema maggiore. Si avvera così ovvio che questo problema invece di essere eliminato, compreso per le classi più agiate, rischia di ritornare con ancora più acuità (pensate solo alle devastazioni causate dalle inettitudini pedagogiche di Watson in materia) se non altro perché la memorizzazione dei test QI e altri, appressi per l'essenziale nei loro schemi principali in famiglia, facilitano l'entrata nelle scuole classiste, e anzi la possibilità di ottenere Premi Nobel, senza minimamente garantire la comprensione reale dei fenomeni, sopratutto quando i dati del problema cambiano organicamente; purtroppo questo risulta essere il proprio della plasticità del divenire storico e dell'intelligenza umana (vedi ad esempio, l'esperienza tanto sfortunata quanto illuminante di Black, Derman e Sholes nel dominio economico, e ben inteso di Watson stesso, tra molti altri.)
La conoscenza e la scienza sono ontologicamente antitetici al fanatismo ed all'oscurantismo religioso e templare. Entrambe implicano la negazione in atto dell'Autorità (zarathustriana) tale che definita da Nietzsche, uno che sognava appunto di fare della scienza un'attività narrativa brutalmente sovra-determinata dagli imperativi della sopravvivenza e della protezione dei privilegi delle caste dominanti mentre, purtroppo, queste sono sempre destinate a subire uno inesorabile deperimento sotto la spinta dello sviluppo delle forze produttive e, più ancora, dei rapporti socio-politici di produzione e di riproduzione, se non per l'effetto di un ''ineluttabile'' ciclo spengleriano di ''nascita, sviluppo e decadenza.''
Certi possono ovviamente sognare passare letteralmente oltre la specie umana. Finché non saranno in grado di dimostrare scientificamente che questi superamenti (dépassements) sono compatibili con la preservazione della dialettica della natura, della sua eredità e della preservazione della libertà del divenire umano alla quale questa dialettica naturale sotto-giace, la società potrà solo trattarli come degli apprendisti stregoni e sottometterli ad un controllo rigoroso per limitare i loro potenziali errori pratici nello spazio e nel tempo. Sopratutto, dovrà restituire la coscienza la più chiara di questa problematica alla maggioranza dei cittadini affinché essi possano decidere ed agire in piena conoscenza senza paure ataviche e senza fantasmi superflui. (Visto che oggi gli emulatori di Fausto conoscono male i loro Classici, libri troppo spesso letti nelle nostre università attuali sotto i vari Bloom e altri pietosi voyeur soprannumerari à la George Steiner et ali., sono di conseguenza mal preparati intellettualmente, malgrado le spese di iscrizione esorbitanti esigiti dalle studentesse e dai studenti. Non dispongono neanche più del proverbiale calamaio faustiano, essendo attaccati allo schermo catodico piatto delle loro TV e dei loro computer ed altri gadget soporiferi del genere, e non dispongono neanche più del riflesso necessario della coscienza che hanno volontariamente atrofizzato per snobismo nietzschiano spesso grottesco, a volte calcolatore ma sempre osceno. Certi sognano ancora di un tempio di pietre costruito, come avveniva nei peggiori casi durante l'Antichità, su fondamenti posti sopra dei carnai rigorosamente preparati a tale fine, ma con una coscienza cieca e più ancora confusa.)
Questa restituzione del buon senso critico è già opera dei più grandi scienziati nelle discipline scientifiche pertinenti al soggetto. Meritano di essere ascoltati da noi tutti, anche perché i migliori fra di loro come Testart e Jacquard ci richiamano al nostro dovere di vigilanza cittadina. Un dovere che deve essere compiuto con umiltà dato i limiti che confrontano ognuno di noi. Ecco perché ho riassunto qui sopra il cuore dell'argomento relativo al principio di precauzione. Guardando bene in mente lo spirito dell'uguaglianza e della libertà, principi imprescrittibili per gli individui e per le società, la problematica dei tipi di unione che ci occupa qui, dimostra come possa essere utile per evitare tante regressioni possibili. In pratica, queste regressioni hanno il potenziale di nuocere maggiormente alle classi meno preparate per impadronirsi di queste iniziative, essendo perciò costretti di viverle sopra la base dei fantasmi purtroppo mantenuti ad arte da nietzschiani che pretendano essere più ''illuminati'' e più ''svegli'' del comune dei mortali. Ognuno di noi ha il potenziale di costituirsi in militante dell'uguaglianza e della libertà, cioè in cittadino. Questo rappresenta l'esatto contrario del ruolo di ''militante nichilista'' conferito da "pitre'' patentati.
Nella sua umiltà questa azione militante cittadina risulta ancora più urgente dato che la complessità e lo stato attuale dei soggetti discussi, e degli oggetti di conoscenza sopra i quali sono fondati, non sono in realtà interamente dominati da nessuno (né individui, né gruppi) nonostante quello che certi mercanti vorrebbero pretendere. La discussione collettiva, onesta, sobria e critica al stesso tempo rimane l'unico mezzo per procedere. I secondo fini (arrières-pensées) eventualmente suggeriti dovranno essere implacabilmente denunciati per il bene di tutti. Senza volere soccombere qui ad una colpevole facilità, ma comunque per sottolineare la necessità della denunzia scientificamente fondata dell'esclusivismo, va ricordato che i Nazi, anche loro profondamente nietzschiani ma apertamente antisemiti, vollero liquidare gli omosessuali. In un senso, i loro fantasmi razzisti, formati da avatari lentamente recessivi dell'idea stessa di casta dominante, avevano centrato bene la problematica principale, benché con una perversità tipicamente esclusivista. Le questioni che si pongano alla società ed al suo divenire storico sono di un ordine strettamente identici anche se diversi per un altro lato dai problemi posti dai Tzigani. Questi rappresentano una negazione in atto del fraudolento concetto di razza fondato sopra limiti territoriali. I primi ci costringono a porre la questione della dialettica di insieme, insormontabile nel suo principio, quella che unisce la dialettica della natura e la dialettica della storia di una specie fondata sopra la riproduzione sessuata, qual che siano le forme più o meno distanziate che queste può eventualmente pretendere.
Il divenire umano nell'uguaglianza e nella libertà rimane la stella guida nell'uno come nell'altro emisfero terrestre. Purtroppo, ogni lettore della Logica o della Fenomenologia di Hegel sa che bisogna aspettarsi che alcuni ''gruppi', si auto-istituisco come difensori dei metodi di procreazione i meno controllati. Questi saranno solo minoranze infime che il nichilismo ambiente avrà interesse a suscitare in modo da potere mescolare le carte per fare avanzare la loro agenda. Non si contano più le numerose illustrazioni di questo tipo di dialettica troncata. Non abbiamo forse visto ultimamente numerosi membri delle ''elite'' occidentali cristiane, assieme ai loro colleghi arabi e musulmani, convertirsi alla volontà filosemitica nietzschiana di distruggere Haram-al-Sharif, terzo luogo santo dell'Islam sito a Gerusalemme Est, in modo da potere ricostruire un tempio di pietra illegittimo sopra il suolo del quale nessuno potrà penetrare non conoscendo la localizzazione del Santo dei Santi; almeno, appunto, che non si pretendesse risuscitare geneticamente o meglio pretenderlo per l'uso di masse popolari strumentalizzate i primi grandi preti di Israele dopo Mosè, questo nuovo Saint Graal patetico delle coscienze religiose esclusiviste e dei seguaci di una ingegneria genetica primaria? Va comunque ricordato che la figura biblica di Mosè è un composto tipicamente sincretico, del tipo di quelli analizzati nelle Indie Occidentali dal grande scrittore e teorico comunista Jacques Roumain, un composto fabbricato a partire della Leggenda del Re Sargone e di altre storie egiziane; nel stesso modo il Levitico è solo una coppia monoteista e rigida del Codice di Hammurabi, come pure i libri principali della bibbia ebrea o Vecchio Testamento, sono solo una coppia tardiva e politicamente adattata per l'occupazione della terra detta ''promessa'' dell'Epopea di Gilgamesh e di altre storie sumeriane.)
Perciò noi tutti, compresi i gruppi omosessuali stessi, dovremo essere vigilanti e intellettualmente e politicamente mobilizzati durante tutta la durata del processo che porterà alla redazione, presentazione, legislazione e messa in pratica delle nuove leggi repubblicani in materia di unioni civili omosessuali. Un altro volgare Alain Bauer in questo dominio sarebbe intollerabile. Comunque correrebbe questa volta un rischio enorme esponendosi anche indirettamente con l'uso di varie ''plumes''. Questo perché, al contrario dei musulmani di Francia, comunità ancora largamente esclusa e poco rappresentata malgrado il suo peso demografico, avrebbe affare in questo caso a dei gruppi fortemente strutturati e trasversali, dei gruppi che conoscono il loro Gide come il loro Marx, senza ignorare niente né dei Nietzsche e dei Wagner di origine, né dei loro emuli di ieri e sfortunatamente anche di oggi.
L'unione omosessuale è dunque una unione tra esseri umani a parte intera. Questa unione si inserisce nella logica della riproduzione sessuata della specie umana tale che rivelata dalla dialettica della natura (procreazione) la quale può eventualmente essere assistita socialmente, e della riproduzione storica di essere umani compresi in quanto esseri capaci di prendere incarica il loro proprio divenire storico ed etico. I tipi di unione che concorrano a questi fini primordiali intimamente legati tra essi, quelli che dovrebbero ottenere la preferenza della sinistra e di tutta l'Umanità, in breve di tutti coloro che sono intimamente convinti che l'uguaglianza e la libertà formano l'ontologia della specie umana, dovrebbero logicamente essere quelli che favoriscono l'emancipazione individuale e collettiva. Una coppia tradizionale o moderna e alternativa non ha nessuno bisogno di provvedere essa stessa alla procreazione dei figli per giocare un ruolo positivo nella riproduzione sessuata della specie. Basta considerare l'adozione per realizzare quanto questo possa risultare vero. Oggi si aggiungono le possibilità tecniche offerte dalla scienza, in particolare quelle che rimangono compatibili con l'integrità della specie in quanto specie. In definitiva, quello che importa è il divenire storico degli esseri umani in quanto esseri dotati di una coscienza autonoma e dunque capace di esercitare una responsabilità tanto individuale quanto collettiva. Cioè degli esseri promessi all'uguaglianza e alla libertà malgrado le regressioni temporarie più o meno gravi.
Importanza legale della terminologia e pratica delle cerimonie.
Conviene dunque sin dal inizio prendere atto di una delle conquiste repubblicane più intimamente legata alla creazione, alla preservazione ed alla perpetuazione dello spirito e della pratica repubblicana, cioè la sottomissione dell'unione ''coniugale'' tra due cittadini liberi alla sanzione repubblicana determinante tra tutte, cioè l'unione civile. La semantica esibisce qui un'importanza vitale per evitare i scogli delle regressioni moralizzanti che occultano il progetto iniziale di emancipazione umana generale. Le due espressioni ''matrimonio civile'' o ''unione civile'' ricoprono le stesse realtà giuridiche. Non di meno i problemi di comprensione, spesso mantenuti ad arte, discendano dalla lunga associazione del termine ''matrimonio'' con la sfera religiosa, indipendentemente della religione considerata o dei codici di comportamento che mette in causa. Questa è in essenza una confusione anti-laica e anti-repubblicana. Confonde il dominio politico, e le regole giuridiche necessariamente comune, con il dominio privato, e con le cerimonie e gli rituali privati ma facoltativi che gli uni o gli altri scegliono liberamente senza in nessun modo inquietare il vicino.
Gli avanzi relativamente recenti del pensiero e delle pratiche autenticamente democratiche, quelle stesse che privilegiano la più larga emancipazione umana, hanno posto la necessità di codificare più tipi di unioni civili. Specificando la libertà e le responsabilità di ognuno di noi, queste nuove forme, giuridicamente sancite, lasciano ad ogni individuo, cioè ad ogni cittadino giudicato responsabile dei suoi propri atti, ogni latitudine per potere scegliere per se stesso. Questo significa che gli individui che desiderano stabilire una unione coniugale debbono legalmente farlo scegliendo la forma di unione civile che preferiscono tra quelle che la Repubblica giudica compatibile con l'emancipazione cittadina. Il Pacs costituisce un'apertura democratica che apre la strada a queste nuove unioni civili. Ma rimane prudentemente al di sotto della dialettica di insieme tra riproduzione sessuata della specie (o i suoi sostituti che riportano sempre alla riproduzione fisica della specie) e il divenire storico di una specie promessa all'uguaglianza ed alla libertà. Un passo determinante rimane da compiere.
Come l'abbiamo brevemente menzionato, le poste sociali, politiche e etiche in gioco sono purtroppo tali che è inevitabile assistere ad una lotta di retro-guardia da parte degli sostenitori i più reazionari del ordine tradizionale stabilito, ora rinascente sotto l'abito dei filosemiti nietzschiani. Oggi questi fanno apertamente l'elogio della ''surrendered wife''. Non accettano che si distinguesse chiaramente tra unioni civili e matrimonio religioso, appunto perché discernano a giusto titolo una loro sconfitta storica imminente, quella del loro concetto della gerarchia sociale e psichica degli esseri e delle classi. Scegliendo di negare la distinzione tra matrimonio religioso e unioni civili, non hanno nessuna cura dell'evidenza. Eppure è chiaro che il tipo di unione civile obbligatorio non interferisce per niente con la loro possibilità di aggiungerci la forma di matrimonio privato che desiderano facoltativamente associarci per loro stessi. Se desiderano restaurare il concetto del matrimonio religioso, almeno nel suo reliquato di unione tra due esseri umani di sesso opposto, è semplicemente perché temono gli effetti liberatori inerenti alla dominanza, almeno legale, delle unioni civili repubblicane sopra i matrimoni privati. Ne è testimonia l'evoluzione della problematica del divorzio e quella della guardia dei figli che dipende sempre di più di fattori sociali altri che quelli semplicemente legati alle percezioni del ruolo tradizionale dei genitori.
Dato che i spazi di libertà conquistati in un dominio hanno tendenza a influenzare i domini connessi, la legislazione di nuovi tipi di unione civile tra due cittadini liberi, senza discriminazione di genere, ammonta in parte a agire a monte delle pratiche di divorzio tra coppie tradizionali. Queste sono usualmente ammesse e nessuno oggi oserebbe più rimetterne in causa il principio, almeno tra le forze repubblicane. Questa legislazione costituirebbe una mediazione repubblicane supplementare capace di aprire la strada all'espressione del ''amore libero'', caro ai communards ed ai marxisti. I costumi e la loro istituzionalizzazione costituiscono l'ultima posta in gioco della competizione tra modo di produzione e di organizzazione sociali, e di conseguenza, dell'emancipazione umana.
Socializzazione del privato e istituzionalizzazione dei costumi:
Interdizione, inquadramento e abilitazione legislativi
La socializzazione del privato è così inesorabile quanto la burocratizzazione del politico analizzata da Max Weber come fenomeno di ''razionalizzazione'' sociale. Questo risulta vero per i lavori di casa, la vecchia ''economia'' dei Greci e degli Antichi in generale, i quali non ignoravano niente della sua importanza vitale. Oggi si parla a giusto titolo dei ''dessous dell'economia domestica'' (Louise Vandelac) che contribuiscono in silenzio l'equivalente di quasi un quarto o un terzo del valore del PIL. Ma questo è anche vero per i comportamenti nel seno dello spazio ''privato'' così socializzato, cioè nel quadro delle regole di basa della socializzazione degli individui, nella sua unità sociale primaria corrispondente alla riproduzione della forza di lavoro e delle personalità. Così tutto lo spazio ''privato'' è in realtà una forma dello spazio politico, economico e sociale organizzato secondo delle mediazioni supplementari (riportarsi a questo soggetto al riassunto fornito nel schema esposto alla fine del mio ''Anti-Varela'' nella sezione ''Pour le socialisme, pour Cuba'' disponibile in questo stesso sito.)
Rimane che questi progressi tecnici, in particolare la sorveglianza muro a muro, fanno cadere il privato nello spazio pubblico e rischiano anche di farci cadere l'intimo della coscienza e della personalità, un'evoluzione potenzialmente devastatrice senza controllo democratico adeguato. In altre parole fin qui l'istituzionalizzazione in generale sanciva solo un ordine socio-economico che prevedeva scambi regolati e stabili tra focolari e riproduzione allargata. Ormai, il suo compito consiste in creare le basi legali, certo non di un ordine predefinito, ma quelle idonei a favoreggiare la crescita della base materiale e istituzionale che permette ai cittadini di preservare la loro libertà (intima, sociale e politica.) La legge fin qui proibiva e inquadrava, ormai può e deve liberare e concepire l'inquadramento come limiti minimi necessari per far si che la libertà degli uni non venga esercitata al detrimento della libertà degli altri. Questo risulta ancora più vero per i costumi perché concernano la socializzazione del divenire umano, mettendo in causa lo sviluppo di personalità libere e responsabili, e perché rischiano di essere drammaticamente corrotte nel loro potenziale di libertà dall'evoluzione della tecnica (anche quando questa rimane astratta da ogni evoluzione politica regressiva, dato che la sua evoluzione simboleggiata oggi dalle nanotecnologie è potenzialmente più intrusiva di tutto quello che fu sperimentato fin qui.) La liberalizzazione dei costumi è da sempre il nodo principale dell'uguaglianza degli esseri e dunque dell'autenticità delle personalità e della democrazia. Di fatti, questo gli vale un pericoloso e accanito astio nietzschiano benché fatalmente non rappresenta ormai niente più di una espressione di retroguardia confrontata con la necessità del suo proprio superamento.
Rimane da dissipare un paradosso che esiste solo in apparenza: legiferare nel caso del velo ammonterebbe a restringere le libertà. Dal nostro punto di vista, proviene da una ispirazione contraria a quella della legislazione relativa all'unione civile, la quale include la parità legale dei contratti di unione omosessuale. Questo sembra comunque andare da sé: la legislazione di interdetti triviali, tali gli interdetti vestimentari nel caso del velo, rappresenta realmente una restrizione delle libertà e un'offesa al buon senso. Emana da una volontà di disciplinare i comportamenti quotidiani della gente considerata come degli animali di fiera da addomesticare per agevolare i ''non-detti'' ed i secondo fini di presunte caste dominanti. (Ci voleva tutta la strumentalizzazione di un Alain Bauer per arrivare qua.) In effetti, le leggi esistenti che concernano la laicità erano largamente sufficienti per realizzare una integrazione à la francese dei musulmani di Francia. Premeva pure che la Repubblica si decidesse a fare un sforzo minimo per mettere questa comunità a parità con tutte le altre comunità religiose (per quello che concerna le risorse culturali proprie necessarie all'esercizio pacificato della laicità.) In particolare, mettendo questa comunità a parità negli altri domini relativi alla mobilità sociale repubblicana, sopratutto nei domini della protezione dei bambini, delle donne, dei cittadini e della loro integrazione effettiva a tutti i livelli economici, sociali, culturali e politici grazie ad una autentica politica cittadina di non-discriminazione.
Si nota pero che nel caso dei matrimoni omosessuali e delle conseguenze che inducano, la legge semplicemente manca, e questa mancanza costituisce in se stessa un interdetto anti-repubblicano. Un quadro legale abilitante che definisse i parametri delle scelte disponibili per le cittadine e i cittadini, senza offendere i diritti altrui, è diventato un obbligo per quello che riguarda tanto i diritti dell'Uomo quanto le realtà socio-economiche e culturali sotto-giacenti. Non è forse verro che è soltanto grazie a una tale abilitazione legale che i cittadini i più tradizionali saranno finalmente confortati nelle loro proprie credenze? In effetti, in buona laicità, dopo avere scelto la loro unione civile, che definisce solo il loro statuto civile agli occhi della Repubblica, e dunque la loro responsabilità individuale e di coppia di fronte alle leggi, rimarranno perfettamente liberi di contrattare i ''matrimoni'' privati secondo le cerimonie e i rituali religiosi o altri che desiderano. Potranno anche, se le vogliono, confermarsi alle restrizioni che questo impone almeno finché ci consentano loro stessi in piena libertà. Le unioni civili che debbono includere le unioni non-tradizionali sono compatibili con tutte le forme di unioni e di matrimonio private. Purtroppo, l''inverso non risulta verro. Questa evidenza indica il dovere della Repubblica in materia.
Dovere della Repubblica implica diritto della Repubblica. In questo dominio, si tratta delle varie misure di solidarietà sociali e di sostegno della famiglia. Ovviamente, lo Stato sociale o neoliberale è interamente libero di fissare i livelli di ridistribuzione dove vuole, a condizione di disporre di una maggioranza parlamentare, raddoppiata da un consenso cittadino, e di restringersi al rispetto delle costrizioni costituzionali e giuridici in vigore (dichiarazione dei diritti individuali e sociali, ecc.) Pero non può, a nessuno momento, almeno senza tradire la sua natura, imporre una discriminazione tra i tipi di unione che le cittadine e i cittadini sono e debbono rimanere liberi di scegliere senza essere penalizzati. Al limite, dopo un'ampia concertazione dei gruppi interessati, lo Stato può prendere delle misure di prevenzione e di sostegno supplementari in quanto riguarda la creazione di nuove forme di unioni, in particolare per quello che concerna l'adozione dei bambini. Questo sarebbe certamente accolto con favore dai gruppi interessati dato che non solo acquisterebbero così delle basi di dati affidabili, utilissimi per sgonfiare molti palloncini strapieni di aria tiepida nietzschiana e religiosa. Di più, almeno nei primi tempi, questi dati permetteranno di inquadrare in maniera repubblicana un fenomeno nuovo nelle nostre società, tagliando preventivamente l'erba sotto i piedi della minoranza militante all'interno dei gruppi tradizionali, i quali, per mancanza di comprensione della laicità, della libertà e dell'uguaglianza, giurano solo in favore del rispetto e della deferenza (Huntington) per l' ''Autorità'' (i.e., il tempio o i tempi che siano.) In questo modo dimenticando con troppa fretta che l'unica autorità legittima che si impone a tutti senza nessuna eccezione è quella della Repubblica, nata dalla legittimità conferita dal popolo sovrano, oppure quella che emana naturalmente dal metodo scientifico (le due essendo per natura complementari.)
Si dovrebbe smettere di parlare di ''matrimonio'' gay dato che le cose della chiesa non ci concernano al livello delle leggi repubblicane. Non è compito della Repubblica appoggiare o giudicare i gay nei loro rapporti con una Chiesa per natura esclusivista e patriarcale. In termini rigorosamente politici questi rapporti non ci concernano affatto. Parliamo invece delle responsabilità della Repubblica, e dunque delle unioni civili omosessuali e dei contratti civili compatibili con i diritti dei cittadini attualmente in vigore. Senza escludere naturalmente la possibilità di unioni vissute liberamente senza nessuna istituzionalizzazione. In effetti, qui risiede uno dei nervi vivi della questione di quello che costituisce potenzialmente un falso dibattito, per altro facilmente strumentalizzato dai nietzschiani, e dunque nocivo per la sinistra. Nella misura nella quale la sinistra saprà fare pubblicamente la distinzione, essa apparirà come l'unico autentico difensore dei diritti di tutti i cittadini, religiosi o laici, contro tutte le tendenze esclusiviste dannose per la società intera. Se dovessimo veramente farlo dovremo ricordare a tutti che i tassi di frequentazione delle chiese ed altri luoghi del culto sono ormai così bassi come quelli verificati in Francia in tutti gli altri paesi occidentali, paesi dell'Est inclusi. Prova della scelta laica inalterabile della stra grande maggioranza dei cittadini, qual che siano per l'altro verso le loro convinzioni religiose, agnostiche o atee.
Ossessioni nietzschiane: promiscuità, famiglie frammentate e unioni omosessuali.
Abbiamo detto nel ''Le lit du néo-fascisme'' (sezione Fascisme, Racisme e Esclusivismo di questo stesso sito) che la problematica della pedofilia viene esacerbata dai ''freudo-nietzschiani'', se mi si vuole concedere questa espressione ridondante. Il problema reale è ultra-minoritario nella società in generale, e lo è ancora di più in una società che sa darsi una buona concezione della pubertà e della maggioranza legale che da accesso al statuto di cittadino a parte intera. Mentre certi si accaniscano a parlare di colpevolezza per altre fine politiche poco confessabili, si dimentica di mettere in piedi le strutture sociali di prevenzione, di trattamento e di riabilitazione. Per contro, il problema dell'adozione dei bambini da coppie o da focolari omosessuali rischia di agitare molti fantasmi visto che è collegato nell'immaginario della gente à la regola ''universale'' della proibizione del incesto (regola corrotta da Freud e reintrodotta nella problematica delle strutture di parentela da Levi-Strauss), e quella della ''circolazione delle donne'' teorizzata da Pierre-Philippe Rey. Ho già chiarito le cose nel mio Pour Marx, contre le nihilisme (sezione Livres, stesso sito. Il capitolo relativo alla teoria della psicoanalisi marxista ''tradotto'' in italiano è inserito nel saggio Contra-pitre disponibile nella sezione Italia, stesso sito.) Ripetiamo che niente di buono potrà mai uscire dalla perpetuazione delle inettitudini di Freud su questo soggetto, purtroppo di prima importanza.
Andando diritto al punto per quello che ci riguarda qui, notiamo semplicemente che il soggetto viene oggi inestricabilmente mescolato con il problema dell'esistenza documentata della ''promiscuità'' nelle famiglie moderne, mentre non disponiamo ancora, almeno in Occidente, di informazioni non-ambigue, a parte quelle letterarie, su quello che riguarda le famiglie allargate. Il paragone viene fatto con dati che concernano la famiglia nucleare borghese ma secondo il filtraggio delle mentalità ambienti, sopratutto per quello che riguarda il problema dell'autorità. I ben-pensanti, difensori rigoristi di un'armonia familiare mitica, esibiscono per altro i stessi pregiudizi verso le famiglie frammentate e verso il divorzio che nutriscono in generale verso le problematiche omosessuali. In altre parole, si parla molto ma per niente. Dobbiamo ritornare a quello che sappiamo: da una parte la promiscuità contemporanea osservata (fenomeno da non confondere con la pedofilia ma che ha una base reale nella dialettica della natura almeno se si vuole correggere Freud sopra la base di dati scientifici, notabilmente antropologici e etnologici) e le relazioni con l'autorità parentale (diretta o indiretta come fu mostrato da Margaret Mead.)
Di fatti, possiamo già intravedere che le pratiche tradizionali esistenti non sono interamente compatibili con la libertà degli esseri dato che corrispondono ad una concezione patriarcale e autoritaria della società. Le pratiche contemporanee tale che emergano dalle famiglie frammentate non gay ci impongono di definire la direzione verso la quale vogliamo andare. Fatto sta che risolvendo la questione per le famiglie frammentate tradizionali avremo ugualmente, come per magia, compiuto un grande progresso verso la risoluzione dei ''problemi'' sollevati con tanto timore al soggetto della promiscuità nelle coppie e nei focolari omosessuali. Di nuovo, si tratta sopratutto qui dei sforzi da compiere nel senso della prevenzione e del sostegno che la società desidera intraprendere, mettendoci pero le risorse necessarie. Non ha più niente a che vedere con i vecchi fantasmi ricorrenti e molto più a che vedere con la progressione verso un mondo più libero, più fraterno e più sororale.
La comprensione dell'autorità non può essere una questione psicologica sprovvista di ogni comprensione storica. Questo perché volgiamo arrivare ad una autorità individuale e collettiva ugualmente spartita nel insieme della società, un potere esercitato collettivamente (demo-craticamente, nel senso ''comunista'' del termine). Per riassumere, vanno ricordati i termini del dibattito i quali debbono essere aggiunti alla critica di Freud e di Mead. Dobbiamo considerare per prima le società fondate sopra lo statuto à la Max Weber. Sono fondate sopra il potere degli individui carismatici … o dati come tali da una furba ideologia di casta che rinvia sempre a modi primitivi di dominazione che si potrebbe qualificare di ''brahmanici'' per semplificare e fare contemporaneo. Poi, si deve tenere conto dell'emancipazione ''fredda'' di queste strutture sociali arcaiche compiuta grazie agli effetti dissolventi del capitalismo, e della sua logica distruttrice fondata sulla sostituzione del valore di uso con il valore di scambio, e concretamente di tutti i valori di uso con questa doppia forma mercificata e capitalista. In fine, si deve sapere tenere presente in mente la possibilità di una ricomposizione sociale nel comunismo o, se si preferisce, nella società democratica pienamente realizzata la qualle avrebbe imparato a conciliare libertà e uguaglianza concrete: qui la dicotomia fattizia tra valore di uso e valore di scambio viene superata dato che tutto diventa collettivo, tanto individualmente quanto socialmente, grazie alla mediazione della ''sovrappiù sociale'' e della ridistribuzione ugualitaria che essa implica. Lo scambio sociale diventa allora un ''dono'' puro, cioè un atto ormai senza secondi fini personali o ritualizzati, dunque un atto socialmente consentito e regolato in comune come affermazione dell'uguaglianza di tutti.
Entriamo allora nel regno della libertà con una gestione collettiva che assicura l'emancipazione dal regno della necessità. Le relazioni interpersonali e la problematica dell'unione civile (matrimonio e altro) seguano la stessa logica: le relazioni autoritarie asimmetriche e personalizzate sono allora regolate dalle relazioni di autorità socializzate, dunque diffuse. Ma questa diffusione ugualitaria dell'autorità non è quella spostata (verso lo zio materno) praticata nella Polinesia francese che piacque così tanto a Gauguin dato che lo rimandava a l'ideale di un stato di natura rousseauiana non corrotto (notabilmente dalla borsa e dal matrimonio.) Sono piuttosto uno superamento e una ricomposizione marxista che vengono rimpiazzare con avvantaggio le relazioni di statuto e i loro strascioci capitalisti, preservando pero l'autonomia decisionale di ognuno di noi. Simone de Beauvoir aveva preavvisato: con l'uguaglianza uomo-donna, e più largamente l'affermazione definitiva della priorità del divenire storico sopra la natura ma in armonia con essa, dobbiamo attenderci a vedere certi tipi di rapporti individuali e sociali sostituiti da altri. La nostalgia non serve più. I rapporti umani sociali e interpersonali rimangono una questione di ''poesia'', cioè una creazione in divenire, un ''meraviglioso bouquet giapponese'' in composizione, se si vuole.
Ritorniamo un momento alla problematica della ''circolazione delle donne e degli uomini'' seguendo la via tracciata da P.P. Rey. E una necessità, uno ''invariante''per tutte le società, almeno se volgiamo concepire questo invariante alla maniera di Vico e di Marx, cioè come un asso perenne di confluenza necessario della dialettica della natura e della storia che solo rende possibile la dialettica di insieme della società, portata dal Soggetto individuale (blocco sociale secondo Gramsci) o collettivo (classi sociali). Esiste dunque una necessità che ci spinge ad analizzare bene le forme specifiche storicamente assunte (secondo i modi, e secondo le epoche storiche.) Riassumendo l'argomento, per noi si tratta di forme compatibili con l'uguaglianza reale e con la libertà. Vedremo allora che i problemi della strutturazione delle personalità, ed in particolare i problemi legati all'immagina che si forma di se stesso, si dissipano in gran parte naturalmente grazie ad una emancipazione più larga.
Per riassumere brevemente pensiamo notabilmente alle costrizioni matrimoniali (matrimoni detti di ''ragione'') fondate su un sistema che coniuga la circolazione sociale degli esseri con la trasmissione della proprietà privata. Discorrendo a partire di una società democratica avanzata che offre un certo grado di ''sicurezza sociale'', Lacan diceva, forse trivializzando un poco, che siamo tutti il discorso e lo sguardo degli altri. Per fortuna, anche senza necessariamente passare in una rimbaldiana ''stagione in inferno'', né essere confrontati troppo a lungo con un bronzo di Barbedienne, siamo tutti ugualmente la critica dell'Altro. Il processo è, e deve essere, cosciente e naturalmente bilaterale. Andando alla meno peggio, riusciamo, a volta, a conoscerci noi stessi ed a affermarci come essere sociale. E a volta ad agire in conseguenza. A titolo di esempio, la scuola che si vuole oggi privatizzare per fabbricare nuovi domestici, nuovi schiavi salariati e nuovi servi in camera moderni, mentre dovrebbe invece apprendere alle ragazze ed ai ragazzi tutti gli idiomi necessari che gli servano per iscriversi come uguali nell'insieme dei discorsi sociali. Per dirlo brutalmente, anche se troppo parzialmente ma in un altro modo illustrativo, sarebbe preferibile mettere qualche energia nella lotta non oppressiva contro l'obesità, invece di ripeterci ad nauseum le paure malintenzionate rispetto ai matrimoni omosessuali, cioè, in definitiva, rispetto all'evoluzione di una circolazione sociale più libera e più serena degli uomini e delle donne. Invece di dividere la società in vari compartimenti e scatolette, sarebbe meglio adoperarsi per ristabilire l'attrattività mutuale delle mente e dei corpi affinché la poesia dell'uguaglianza e della libertà possa finalmente sbocciare altrimenti che in casi isolati e naturalmente troppo aleatori.
Nel contesto attuale la sinistra no può dunque essere esentata da questi dibatti. Ci gioca la sua propria anima. Perciò non potrebbe adottare semplicemente una strategia ''difensiva'' sotto pretesto di non urtare le sensibilità della ''maggioranza silenziosa'', sapendo che questa maggioranza detta silenziosa, nutrisce un concetto intimo della ''spiritualità'', conservando pero le sue distanze da ogni culto costringete (vedi le statistiche sulle presenza in chiesa.) Pero è diventata al suo malgrado la prede dell'offensiva delle forze neoconservatrici. Conviene invece riconoscere che questi dibattiti vanno al cuore delle lotte di classe contemporanee e andare avanti con audacia. Specificando con forza le ''poste in gioco'' del cammino proposto, assieme alle garanzie collettive offerte dalla Repubblica. I consensi sociali vano formati con la pedagogia di massa e con la mobilizzazione intellettuale e sociale. Ognuno di noi deve capire che la libertà dell'Altro, la sua diversità concretamente esibita come un dono fatto a tutte/i, costituisce la condizione del suo proprio godimenti dei diritti esistenti e la migliore garanzia che questi diritti potranno progredire verso una più grande emancipazione individuale e collettiva possibile.
Tutti i cittadini a destra come a sinistra sono coscienti delle poste in gioco. Le loro preoccupazioni sono ''difensive'': quello che inquieta, in realtà, è solo la paura, troppo reale dal punto di vista finanziare, di vedersi imporre una sovrapposizione regressiva delle unioni civili e delle unioni private (matrimonio religioso o altri tipi di unioni.) Questa confusione regressiva rischierebbe in effetti di mettere simultaneamente in causa il loro ''focolare'' dunque il loro standard di vita e la loro intimità, cioè il concetto che si fanno di loro stessi come ''blocco storico'' appartenente a parte intera all'insieme storico e sociale repubblicano. Come l'ho mostrato nel ''Le lit du néo-fascisme'', sezione Fascisme, Racisme et Exclusivisme, stesso sito) una certa sinistra è troppo pronte a sacrificare al gioco dei piccoli bastoncini ludici della ''giustizia sociale'' ... secondo Rawls. Perciò abbandona con troppo facilità la sua lotta in favore di una ridistribuzione sociale ugualitaria, che sappia preservare la dignità e l'autonomia concreta di ogni persona, in favore di misure giuridiche (dunque costringenti) a costo zero! Facendo così si spara da sola nel piede. Sopratutto quando i teorici meno fraudolenti ad esempio R. Passet gli riporta in mente il contesto socio-economico, cioè quelli più o meno 10 % di equivalente del PIL perduti in Francia è peggio altrove dal proletariato in questi ultimi anni in favore dei profitti dei padroni, profitti che vanno pero rinvestiti in attività sempre più speculative, antitetiche al pieno-impiego ed allo Stato sociale. Queste misure rappresentano soltanto la sua internalizzazione dei valori neoconservativi alla salsa rawlsienne indifferentemente ''cooperativa''. Si tratta di una ricetta demagogica cucinata rigorosamente per l'uso di questi bassi cleri di sinistra che hanno definitivamente capito, come fanno tutti i rinnegati, che non c'è più nessuna speranza di sopravvivenza per loro fuori del mercato capitalista, nonostante l' ''asimmetria'' più o meno grande delle informazioni che lo concernano a dire vero forse sin dal momento che le corporazioni multinazionali hanno rimpiazzato la proverbiale ''botteghetta del rione'', a partir degli anni 20!
A questo nuovo vangelo rivelato con ritardo si aggiunge la loro istintiva sottomissione al sistema capitalista naturalmente da regolare nel modo più minimo possibile. Per meglio dire da regolare alla maniera di von Hayek o di Friedman, degni teorici di sinistra e sopratutto degni scienziati, come abbiamo tutti imparato in seguito del popolo cileno. Si tratta allora di uno adattamento minimo per scongiurare il suo superamento radicale operato secondo una coerente strategica di ''riforma rivoluzionaria'' (Vedi le seconda parte di Tous ensemble, per una discussione di questa strada pacifica verso il socialismo.) Questa negazione di se stessi, questo atto ''rinnegato'' per eccellenza, termine secondo me scientificamente giusto di Lenin, è semplicemente costernante. In fase con le sciocchezze filosemite nietzschiane di un Samuel Huntington, proprio quello che predicava i ''choc di civiltà'' necessari per accompagnare la restaurazione dei principi di autorità e di disciplina cari alle caste auto-elette in parallele con la restaurazione del tempio, risulta pero semplicemente nociva per il divenire dell ''Umanità'' intera e della sinistra in particolare.
Scavando un può di più questa problematica siamo costretti a concorre con le tesi proposte da certe figure socialiste quando pretendono che i ''figli'' prendano qui un'importanza particolarmente determinante. Per una specie fondata sulla riproduzione sessuata e sulle forme storiche che si assume secondo le epoche, i figli diventano subito il nodo attorno al quale si gioca la natura intima e socio-politica del ''focolare'' e del modo di produzione e di ridistribuzione nel quale viene inserito. Nell'ottica di una repubblica che si vuole erede dei principi di ''libertà, uguaglianza e fraternità'' questo può solo essere ancora più verro.
Sin da tre decenni lo statuto dei figli da luogo a due grandi concezioni. Questa evoluzione coincide con la crisi del capitalismo occidentale e con le trasformazioni successive che questo ultimo fa subire alla società in generale ed ai focolari in particolare. Mettano chiaramente in causa uno sforzo volontaristico per disciplinare la forza di lavoro con il controllo e l'orientamento delle forme della sua sessualità (Vedi Gramsci sull'analisi del fordismo e sessualità.)
A) La prima linea di pensiero ha un'estrazione religiosa e freudiana. Ho mostrato nella seconda parte del mio Pour Marx, contre le nihilisme a che punto, malgrado il suo apparente anticlericalismo, il freudismo è solo una re-edizione moderna di un pensiero religioso particolarmente nutrito di gerarchia sociale, intesa come il segno stesso del divino e, per conseguenza, come il segno già enunciato del suo ''divenire''. Al centro di questa ideologia c'è la ''figura del padre'', cioè in realtà la scelta ideologica preliminare di restaurare la famiglia nucleare tradizionale che dobbiamo pure chiamare ''borghese'', con i suoi tre vertici di dominanza e di sottomissione. Hanno dunque torto tutti quelli che parlano dei bambini sottomettendo preliminarmente la loro concezione dei bambini a questa concezione del ''padre'', cioè a questa idea che si fanno di una gerarchia sociale sovra-determinata dal divino, ovvero, per meglio dire, dal suo rappresentante in terra, il ''capo'' patriarcale e guerriero. Se non altro perché non enunciano chiaramente le loro presupposizioni ideologiche, mentre farlo costituirebbe l'unica garanzia democratica contro ogni tentativo di falsa rappresentanza (massonica o altra), antitetica in sé con l'idea stessa della cittadinanza repubblicana.
Nella sua forma più esagerata e più gratuita, questi difensori della disciplina non esitano mai a tentare di strumentalizzare il presunto senso di colpevolezza generale della gente, soprapponendo a questa problematica generale fortemente legata alla transizione della sessualità infantile, quella ultra-minoritaria legata alla pedofilia, confusione della quale si conta ovviamente tirare qualche beneficio politico e ideologico. In effetti, dato che riposa sopra manifestazioni naturali della sessualità infantile di tutti senza eccezione, questa tappa dello sviluppo delle personalità, dalla quale sappiamo benissimo quante contrizioni sistemiche subisce nelle nostre società borghesi, la colpevolezza teorizzata dai freudiani può dunque essere posta come un fenomeno ''generale'', anzi ''universale'', e sopratutto essere fabbricata a buon conto secondi i bisogni. Così facendo, questi ''scienziati'' deterrebbero presumibilmente il mezzo di fare tacere i loro opponenti. Con l'onniscienza dei sistemi di sorveglianza in sovrappiù! L'obbiettivo confessato del freudismo non è forse il ''ritorno'' alla ''normalità'', concetto definito con accuratezza dai freudiani stessi ma con il vantaggio, a dire verro tipico, di essere in fase con il controllo sociale necessario alle classi dominanti?
Ho già detto a più occasione che la ''figura del padre'' (come pure quelle della Orda primitiva, o del mitico parricide iniziale ecc) fu rubata e tipicamente rovesciata, dopo Nietzsche, da Sigmund Freud alla rivoluzionaria Scienza Nuova di Vico. In questo suo Magnum Opus Vico ristabilisce le tre epoca storiche rimandano a Gioacchino da Fiore, cioè, al minimo, alla storicizzazione dello Spirito (o della Ragione), un processo finalmente astratto dal grande abate calabrese dai suoi modelli religiosi narrativi anteriori, tali la divina provvidenza dei Gesuiti o l'armonia prestabilita di Leibniz. Scordando questi rigurgiti massonici e nietzschiani relativi alla ''figura del padre'', va ricordato una verità elementare: se i figli possono oramai essere concepiti in vitro, l'importante non risiede più necessariamente nell'atto di procrearli se stesso, ma piuttosto in quello di educarli bene nella dignità all'interno di una organizzazione intima (''focolare'') e sociale (società emancipata compatibile con la teoria di psicoanalisi marxista) la più idonea ad assicurare la loro dignità ed il loro sviluppo in quanto esseri umani, dunque necessariamente ugualitari per istinto. Joséphine Baker, la grande artista e grande resistente, quella che riuscì a sottilizzare i codici segreti dell'armata fascista italiana, a mostrato la via con la sua famiglia arcobaleno illustrando così il senso delle affermazioni di Marx quando diceva che una società comunista permetterebbe ad ogni individuo che dimostrasse il talento di un nuovo Raffaele di diventarlo realmente.
In effetti, non esiste nessun dato per indicare che i figli nati nel seno di ''famiglie frammentate'' siano meno strutturati degli altri. Il tutto dipende dell'educazione e dei tempi di divertimento (i.e., la socializzazione qualitativa) delle quali possono gioire e della scelta di vita che sono concretamente in misura di fare (valorizzazione di certi comportamenti della ''parentela'' e delle conoscenze più vicine o più distanti, scelte politiche ed artistiche, valori umani ecc.)
Di conseguenza, in buona logica, converrebbe finanziare adeguatamente tutti i programmi sociali necessari e/o permettere i vari tipi di unione civile che li completano o che provvedano alla loro assenza e al loro sotto-sviluppo. Perché questi programmi saranno sempre in qualche modo scarsi, almeno fin che le Formazioni sociali nazionali (o sovranazionali, tale la UE) non saranno obbligate a subordinare i loro bisogni sociali ad una logica di inserzione nell'economia mondiale capitalista, più o meno regolata. Ci vorrà tempo prima che queste Formazioni sociali siano capaci di sottoporre la logica dominante del valore di scambio capitalista a quella del valore di uso, coniugando adeguatamente entrambi come sarebbe perfettamente possibile farlo sopra la base di una divisione internazionale socialista del lavoro, oppure sopra la base di una divisione del lavoro semplicemente fondata sul primato del pieno-impiego e della proprietà pubblica (nel senso di statale o collettiva) dunque, in fondo, sul primato di una gestione razionale e collettiva della ''sovrappiù sociale''. Possiamo intravedere qui come le promesse di sviluppo dei ''piccoli principi'', e delle ''Nouvelles Eloise'' siano suscettibili di sconvolgere nel senso più positivo le relazioni sociali di produzione nel loro insieme, almeno quanto la poesia. In ogni caso, purché vengano presi sul serio senza forzarli a mentire contro loro stessi.
B) La secondo linea di pensiero concerna quello che certi hanno chiamato la ''trasmissione dei valori'', senza pero portare giudizi di valore a priori. Si tratta al contrario di una inchiesta sociologica ''marxisante'', della mesa in pratica di uno autentico metodo di investigazione, orientato nientemeno nell'ottica del discernimento di tutti gli elementi che contribuiscono a fare progredire l'emancipazione individuale e sociale concreta nel seno delle società, prestando particolare attenzione alla loro evoluzione verso spazi crescenti di uguaglianza e di libertà (dunque ugualmente, per definizione, verso una società fondata sopra l'a priori, diciamo sintetico, della parità dei sessi.)
La questione si pone dunque di come concepire le misure urgenti e necessarie che si impongono per assicurare che tutti i bambini, qual che siano le loro condizioni sociali o familiari, possano tutti gioire di una buona trasmissione dei valori (educazionali, affettivi ecc.) necessari al loro divenire in quanto esseri umani liberi, e in quanto cittadini capaci di partecipare a parte intera negli affari della Città.
Sappiamo tutti più o meno di cosa si tratta: i programmi sociali universali essenziali ma con un'attenzione particolare per gli asili nidi e per l'educazione; le residenze di accoglienza per le donne vittime di violenze, le colonie di vacanza e l'organizzazione di attività parascolastiche ludiche e mirate ad una più compiuta e armoniosa socializzazione invece di darsi come obbiettivo l'apprendistato di una disciplina servilmente interiorizzata ma imposta dall'esterno e dunque alienante; i sporti amatoriali, i divertimenti a connotati culturali, la danza, la cultura e l'arte nei loro aspetti più ludici e più sofisticati ecc., ecc.
Tutto questo, si! Ma anche la possibilità legale di costituire delle unità interpersonali più intime. Non necessariamente quelle del ''matrimonio'' costrette da un rigorismo impronto da ipocrisia religiosa e dagli avatari sempre più invadenti di uno autoritarismo patriarcale, a volte esercitato nelle nostre società da donne messe in situazione di emulazione con l'uomo economicus specifico del modo di produzione capitalista. Ma al contrario quelle, ancora da immaginare nella loro plenitudine, delle unioni civili o libere. Quelle delle quali nessuno sarà mai più spinto ad affermare con la forza di una convinzione intima: ''Famiglia, ti oddio''. In effetti, si tratta di dare spazio legale a tutte queste forme corrispondenti ad una epoca storica determinata che sono ancora compatibili con la libertà, l'uguaglianza e la responsabilità di tutti i poli parentali e figliali di queste nuove unità. Questo non col scopo di legiferare del ''politicamente corretto'' ma al contrario di tagliare l'erba sotto i piedi del ''politically correct'' questo catechismo transatlantico che mette in forte evidenza, con la complicità dei mass-media, certi comportamenti per meglio provocare la reazione manipolata della maggioranza silenziosa, portata a vederci una minaccia materiale alla sua propria stabilità.
In definitiva, per uno Stato repubblicano, si tratta di mostrarsi fedele alla sua natura e di legiferare non tanto dei comportamenti determinati, ma invece la possibilità per le cittadine e i cittadini di scegliere loro stessi i comportamenti che convengano loro, purché questa scelta, esercitata in piena libertà, non nuocesse alla libertà altrui. Così facendo lo Stato repubblicano porrebbe le basi materiali dello sviluppo della psiche (psychée) dell'essere umano posto nel processo di rimpossessarsi se stesso del suo proprio essere individuale e sociale, cioè nel processo di forgiarsi un essere non-alienato. Solo così saremo capaci di rispettare i diritti dei figli e dei bambini nel rispetto simultaneo degli altri poli del ''focolare''.., unità di base della riproduzione sessuata in tutte le sue forme, che ricoprono il processo di produzione immediato, il processo di riproduzione allargata ed infine il processo di ridistribuzione sociale, il quale rende tutto coerente secondo il grado di libertà raggiunto dal controllo collettivo della sovrappiù sociale.
Evitiamo di essere prede di illusioni: la scelta del ritorno alla famiglia triangolare sotto pretesto che si deve rivalorizzare la figura del padre, può solo portare ad un disastro visto la pauperizzazione in crescita geometrica delle classe medie tradizionali, causate dalle tendenze più pesanti del capitalismo moderno. Purtroppo, questo rischia di essere strumentalizzato da un filosemitismo nietzschiano immaginato da genti che hanno ottenuto i loro diplomi secondo dei parametri largamente estrani al loro merito personale. Questi sono lo più spesso Americani; ma certi Francesi e oramai la maggioranza degli apparatchiks dei paesi dell'ex-blocco sovietico gli assomigliano sempre di più, lanciandosi andare in una gara così infantile da finire per meritarsi i rimproveri ironici dei Sokal e dei Bouveresse di questo mondo, i quali pero condividono grosso modo le stesse idee e lo stesso metodo positivo popperiano, anche se con un concetto del lavoro intellettuale, diciamo, più ''universitario''.
Non ho dubbio che l'esperienza centrale che anima tutta questa brava gente sia quella della ''ricostruzione economica'' avvenuta dopo la prima e la seconda guerra mondiale. La smobilitazione dei soldati durante la prima guerra mondiale si fece nell'euforia e nelle divergenze più o meno conflittuali della diplomazia classica, portando così al reazionario Trattato di Versailles del quale scaturì la tripartita e monarchica OIL. Questo avvenne pero senza che si sia previsto la reintegrazione di questa mano-d'opera di giovani fortemente disciplinati dalla loro recente esperienza acquisita nell'Esercito (proprio come aveva previsto Engels) allora che l'Unione Sovietica si consolidava pian piano e compiva i suoi miracoli iniziali in termini di resistenza e di sviluppo economico e sociale.
In Occidente, questo causò memorabili sfilate di giovani operai e di disoccupati verso Washington e verso le altre capitali del mondo. (In Italia, il movimento fu, in parte, trasformato in irredentismo reazionario dal regime assecondato da D'Annunzio, allontanando così gli elementi più ''arditi'' dai centri urbani industrializzati.) Si verificò pure una innegabile spinta degli ideali comunisti nel cuore stesso dell'America industriale e contadina. Questa lezione fu imparata come si evidenzia dopo la seconda guerra mondiale: la pianificazione della riconversione dell'economica di guerra occidentale iniziò mentre la guerra si scatenava ancora … nell'area dell'Oceano Pacifico. Tra le misure più importanti, in attesa del Piano Marshall, concepito ad arte per trasformare l'Europa in un mercato sovvenzionato in dollari da spendere per il beneficio delle imprese americane in fase sovrapproduzione interna, si puntò sopra il ''ritorno delle donne a casa'' per lasciare il posto di lavoro ai ''boys'' di ritorno dal fronte (almeno quelli che non furono capaci di beneficiare dei programmi di borse universitarie generosamente offerti col scopo di formare una mano-d'opera più specializzata.)
In compenso, le donne ebbero il ''beneficio'' dubbioso indotto dalla liberazione del ''risparmio forzato'' durante il tempo di guerra; questo permise di convertire le catene di montaggio dei carri armati ed in generale dell'industria di guerra in catene di montaggio per apparecchiature elettrodomestiche per una clientele formata ad arte e resa avide di questi nuovi prodotti dalla pubblicità dei magazzini, e dalla messa in pratica delle strategie di competizione all'interno del stesso ''mind set'' necessario alla preservazione del sistema, una strategia teorizzata da Veblen per assicurarsi del controllo ideologico-politico delle nuove classe medie, a volte pericolosamente sindacalizzate anche nella crescente funzione pubblica. Senza il minimo scrupolo, questi propagandisti del nuovo ''American Way of Life'' si fecero eredi delle tecniche di propaganda sviluppate per fini militari. Il miracolo americano era così fondato al suo iniziò sul ritorno delle donne a casa coscientemente implementato per salvare un capitalismo che con Truman rifiutò di seguire la strada tracciata dal New Deal verso nuove leggi del lavoro (ore lavorative legali, convenzioni collettive, ecc.), verso una ridistribuzione sociale più ugualitaria e dunque verso una migliore pianificazione della domanda effettiva.
Si dovrà attendere la ''ribellione'' dei figli della generazione che aveva combattuto in guerra e quella degli operai che cominciavano ad essere minacciati dal ritorno della sovrapproduzione e dall'introduzione dell'automatizzazione industriale, per vedere emergere nuovi progetti di progresso sociale come, eventualmente, la ''Just Society''. Il suo scopo principale (almeno per il Presidente Johnson) consisteva nell'organizzazione di uno largo consenso della popolazione in favore dell'imperialismo americano in Vietnam ed altrove. Si trattava in effetti di creare le condizioni necessari alla difesa di un standard di vita in crescita e di una libertà dei costumi cooptata con il Star system. Questa ingegneria sociale era spesso segnata da una volgarità ''consumista'', ma non di meno abilmente data come realizzazione del ''sogno americano'' adattato alle aspirazioni degli adolescenti del baby boom e, di conseguenza, presto concepita come arma suprema puntata contro il totalitarismo ed il rigorismo attribuiti al Blocco dell'Est. (Ben inteso, malgrado Hoover, il suo FBI e le sue manipolazioni allucinogeni dei campus, in accordo con la CIA e con l'aiuto iniziale dei vari Ken Kesey nei campus oramai trasformati in vivai di soggetti sotto controllo idonei per fare da cavie: altro che democratizzazione dell'educazione atta ad instillare pericolose ''rising expectations'' - sempre Huntington -, nella mente dei figli di operai!)
In effetti, la strategia della Just Society ammontava a concedere certi guadagni al proletariato, alle classe medie e agli studenti e studentesse americani per ristabilir una egemonia che avrebbe potuto fuggire dalle mani della borghesia. Basta ricordare che le studentesse e i studenti di Berkely, vittime di una vera guerra larvata menata dal FBI e dalla CIA, avevano iniziato la loro contestazione del sistema fordista americano e occidentale prima dei loro colleghi europei. La liberazione dei costumi occidentali gli deve molto e dunque non stupisce più di tanto costatare che i Stati Uniti furono ugualmente il paese dove la reazione cercò di fare marcia indietro, un processo portato al suo parossismo con Reagan, anche prima della caduta del Blocco dell'Est. Dopo i suoi studi relativi ai ''strategic hamlets'' in Vietnam, Samuel Huntington aveva già cominciato a teorizzare, all'interno della Commissione Trilaterale, la contro-offensiva condotta nel nome della deferenza dovuta all'Autorit0. In retrospettiva, si ci rende conto che si trattava di una semplice tappa in vista della preparazione del consenso reazionario necessario per lanciare la guerra preventiva di civiltà filosemita nietzschiana che oggi va scatenandosi. Ma il rifiuto della guerra mostra che lo spirito libertario e repubblicano specifico ai Stati Uniti non ha ancora detto la sua ultima parola: ad esempio, poco fa, il Massachusetts ha rifiutato di cedere alla contro-offensiva reazionaria in materia di matrimonio gay.
Conto tenuto del fatto che tutte le forme di nietzschianismo sono compatibili con la promozione di donne fasciste che giocano il ruolo di ''Überfrauen'' destinate a dei ''Übermenschen'' trionfanti, ma che sanno esattamente tenere il loro posto nella società (è oggi spesso ancora il caso delle ''token women''), e prima di tutti nel seno della famiglia, vediamo subito il fascino di un nuovo ritorno selettivo delle donne a casa, ma di un ritorno ''soft'' che sappia trasformare le domande generale del femminismo in domande strettamente corporativiste e di caste. G. W. Bush ha già fatto revisionare gli aiuti sociali destinati alle ragazze madre celibe privilegiando dal punto di vista finanziario, addirittura per legge, l'opzione del matrimonio tradizionale! (In oltre, fantasma per fantasma, immaginiamo un momento una deriva genetista messa al servizio delle coppie ''nucleari' molto ''super-ego', o molto ''super-qualche si vorrà'' ( ''sur-moi'' ou ''sur-quelque chose''?) )
Leggete Carl Schmitt ci dicano sapendo esattamente quel che dicano e per chi. Nel frattempo, il terreno era già preparato per il ritorno trionfante di una Margherita Yourcenar all'Académie Francaise, questa grande ammiratrice degli efebi e dei sopra-uomini nietzschiani, sopratutto quando rispondevano al ''ideale'' del raffinamento ''estetico'' dell'amoralismo imperiale romano al suo apice. Questa stessa virago avendo trovato buono di non rischiare la sorte di un volgare Céline, preferì prendere il largo verso le magnifiche ma discrete ''rolling hills'' della Nuova Inghilterra dove pote vivere nell'ombra le sue passioni diverse e nutrire la sua scrittura, facendo dimenticare nel processo i suoi debutti. (Notiamo per rispetto della verità le sue bellissime traduzioni delle poesie popolari alla base del blues e del jazz americani.)
Sanno tutti che lo smantellamento neoliberale dello Stato provvidenza apre la strada alla reintroduzione di una nuova domesticità e di una nuova schiavitù per mezzo di una precarietà dilagante, mal legittimata con la promessa di un ''reditto minimo annuale garantito'', difeso da Milton Friedman o ancora da quella di un reditto minimo, ma ''giusto'', derivato dalla necessaria cooperazione ''scientificamente'' regolata tra le classi secondo la ''terza opzione'' tracciata da un patetico Rawls e da altri Giddens che fingano laboriosamente di ignorare che la sovrappiù viene creata unicamente dal lavoro umano. Ovviamente ''minimo'' significa qui il livello fisiologico di sopravvivenza adatto per non indurre ''disincentivazione'' al lavoro sfruttato. Con l'aiuto della teoria dei giochi fortemente trivializzata si mette così in scena una ''cooperazione'' di classe indifferente all'asimmetria di partenza, e si compiace a trattare il fattore di produzione lavoro umano, e dunque anche il salario minimo orario, come un fattore materiale neutrale, totalmente disincarnato di ogni dimensione umana tanto a Berlino e Parigi quanto in Slovacchia o in Romania ! La sua flessibilità domestica e globale deve dunque essere ''ottimale''. (Per un sinopsi del ritorno verso una nuova domesticità e una nuova schiavitù vedi la Nota 15 su John Galbraith disponibile nei Brani scelti del mio Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance, nella Sezione Italia di questo site.)
Supponete allora che vi tocca scegliere da un lato il peggioramento generale della disoccupazione, proprio quando una fiscalità regressiva ha già logorato i fondamenti dello Stato minimo smithiano, più ancora che quelli dello Stato provvidenza del dopo-guerra, e dall'altro lato il ritorno delle donne a casa, almeno per quello che riguarda le classe popolari o recentemente pauperizzate, cosa scegliereste? Credo che rigettereste l'una e l'altra soluzione affermando con giusta convinzione che solo il lavoro crea il valore (economico) il quale deve dunque essere ridistribuito con equità; di conseguenza affermereste che i profitti padronali e i cosiddetti contributi padronali - non sono mai altro che la forma derubata da parte delle classi dominanti, grazie al ''doppio mulinello'' del sfruttamento messo in atto dal modo di produzione capitalista (Marx e PP Rey), di quello che risulta sempre essere, in realtà, la forma la più diretta della ''sovrappiù sociale''. (Nota aggiuntiva: l'argomento sulla spartizione tra le classe della sovrappiù in salario individuale capitalista, in salario differito ed in sovrappiù sociale si trova nel saggio Uscire dall'euro non serve, serve mettere fine al regime di banca universale, 2012, in Download Now, nella sezione Libres-Books di questo sito. La discussione sulla spirala negativa accelerata causata dalle politiche di austerità si ritrova ad esempio oltre il mio Libre-Book III, nella mia critica The Body politics: Why austerity kills, nella sezione Critique/Book Review, 2013, di questo stesso sito.)
Questa sovrappiù sociale importa ormai controllarla in comune per assicurare la continuità della marcia verso sempre più emancipazione umana. Sostenuta dal proletariato e dai partiti che pretendano esserne i porta-parola, questa marcia progressista rimana l'unico anticorpo contro il ritorno del nietzschianismo sotto tutte le sue forma, e, con lui, contro il ritorno alla barbarie, per definizione sessista e patriarcale. Senza volere dimostrare una qualsiasi ipocrisia inopportuna per il fenomeno ancora mal capito del ''peripatetismo'', rigettereste sicuramente ogni ritorno moralizzante alla famiglia borghese tradizionale se non altro perché asfissia se stessa quando non ha ricorso alla prostituzione socialmente organizzata nelle ''maisons closes'' adattando il loro stile alla borse dei clienti. (Come dimostrato da Fellini con estrema intelligenza dialettica nella sua Roma, città aperta, e nel suo Satyricon.)
Il terme ''peripapetismo'' viene impiegato qui di preferenza a quello di ''prostituzione'', fenomeno che si trova ancora peggiorato dal suo aspetto mercificato che induce la reificazione degli individui come semplici valori di scambio disponibili sul mercato. Nel senso impiegato qui, il ''peripatetismo'' ha meno a che vedere con la vendita di servizi sessuali come tale, e molto di più a che vedere con il ''libertinaggio'', purtroppo socialmente costretto dai rapporti di ''modi'', che mascherano con difficoltà, secondo l'infatuazione del momento, rapporti sociali di subordinazione molti arcaici nella loro crudezza. Non si tratta dunque qui del libertinage o del marivaudage emancipatori e pre-hegeliani di Marivaux, che oppongono servo e maestro nella forma dialettica dei rapporti tra i sessi e del destino individuale subordinato (mariage de raison o meno, dunque rivendicazione della mobilità sociale fuori delle sottomissioni mantenute dal statuto sociale come evidenzia pure Beaumarchais, ecc.) Si tratta, in effetti, di quello che ho chiamato una ''dialettica troncata'', un ''momento'' dialettico che tende verso ma no perviene mai al suo termine vero. Va notato che il significato etimologico di ''famiglia'' è ''domesticità'', cioè rimanda alle relazioni determinate dalla famiglia allargata tradizionale sotto il controllo, a volta di clan, del patriarca. Inutile sottolineare che la strategia mediatica di riabilitazione della prostituzione è già lanciata in parallele con quella della ''difesa dei bambini'' via, tra l'altro, la rimessa in questione dell'aborto, e, ben inteso, via la tradizionale ''difesa della famiglia''.
E evidente a tutti che le case editrici che hanno ereditato di cataloghi prestigiosi, dei quali non sono realmente più degne, partecipano attivamente a questa strategia, confondendo così la loro missione culturale (spesso sostenuta con fondi pubblici) con una sorta di ''realismo capitalista'' propagandista molto filosemite nietzschiano. Come all'evidenza i Greci e i Persi si influenzarono a vicenda, l'infantilismo a-storico delle opposizioni archetipali e venali tra ''Mozart''e ''Salieri'' influenza anche una certa ''letteratura'' missionaria e spesso crociata (con le sue schede iniziali preparate altrove.) Si fa comunque fatica a credere che le sue tirature possano fare vivere i suoi autori senza nessuno sotterfugio di distribuzione e di contabilità interna, mettendo da parte le indecenti campagne pubblicitarie concepite secondo le tecniche militare della disinformazione, raffinate dai supermercati per le vendite di prodotti igienici di uso quotidiano.
Come possiamo tutte e tutti costatare, un spettro ''decostruito'', in via di clonazione, fa tremare il mondo di terrore. In verità è quello del capitalismo inumano, un capitalismo che non sa più contenere la sua tardiva ossessione, uno che si sforza in modo contraddittorio a salvare il suo carattere di classe con una regressione sostenuta verso un sistema di dominio dell'Uomo dall'Uomo più arcaico ancora dal suo proprio. Qui risiede il suo carattere profondamente schizofrenico. La situazione esige lucidità intellettuale e politica. No per evitare le trappole di un avversario ormai comunemente capito dall'interno stesso della sua patologica forma mentis, quella immaginata dai ''nouveaux philosophes'' e dai loro maestri politici che, di conseguenza, non riescono più ad ingannare nessuno. Ma invece per essere in grado di meritare l'adesione della maggioranza silenziosa, gruppo ora molto malleabile, perché in fase di essere economicamente indebolito. Vogliamo una adesione di massa volontaria in favore di questa marcia verso la stella guida dell'emancipazione umana, marcia autentica questa volta perché cosciente delle poste in gioco, dei pericoli inerenti a questi processi, come pure di tutte le esperienze proletarie anteriori, senza escluderne una sola.
Questa marcia comune deve ugualmente essere scientifica. Non solo per quello che riguarda i nuovi sviluppi della legge del valore marxista, i quali ritengono comunque una urgenza assoluta. Ma anche per quello che concerna tutti quelli avanzi scientifici che permettano agli individui di esercitare infine la loro libertà di scelta. ''Psicoanalisi'' marxista e laicità, l'abbiamo già detto prima. Ma ugualmente solidarietà sociale. Pensiamo all'insegnamento del film di Bertrand Tavernier che tratta dei timori e dei fantasmi devastatrici suscitati dalle pandemie nel Medio Evo, catastrofe allora prive di spiegazioni razionali vedi pure gli untori dei Promessi sposi . Questi drammatici eventi toccavano pero da vicino non solo la vita degli individui ma anche le loro relazioni interpersonali, e dunque le possibilità di riproduzione e di sviluppo armonioso delle coppie e della specie. Tavernier aveva in testa la terrificante regressione possibile dei costumi potenzialmente causata dall'irruzione del Aid. I gruppi di pressioni tra i quali si trovavano in prima linea i gruppi omosessuali rifiutarono le ipocrisie e il tentativo oscurantista di indurre senso di colpevolezza nella mente della gente. In questo modo permisero alla società intera di premunirsi contro un pericolo sanitario reale senza sacrificare la sua solidarietà nelle sue forme individuale e collettiva. La lezione non deve essere dimenticata. Dimostra come è possibile trovare insieme le giuste soluzioni, imboccando la giusta ''uscita di sicurezza'', quella che implica un minimo di coscienza e di solidarietà sociale e di organizzazione statale per quello che riguarda le ricerche medicali e la presa in carica dei malati.
L'esempio merita di essere emulato. Poi sappiamo tutte e tutti quale effetto liberatorio avrebbe la scoperta di un vaccino efficace contro l'Aid rispetto alle calcolate pretese huntingtoniane e nietzschiane mirate a strumentalizzare un ''ritorno'' verso la disciplina, l'inquadramento discriminatorio e la ''deferenza'' verso l'Autorità quest'ultima dandosi come unico mandato, quello di assicurare, al nostro malgrado, la nostra felicità all'immagine del Grande Inquisitore di Dostoevskij, antenato del Grande Fratello di Orwell, e figura deformata da Nietzsche e dai suoi rabbini preferiti nel tentativo di creare un cristianesimo ''pietoso'' per le masse dirette da piccoli fratelli minori senza anteriorità come San Paolo ma sotto il controllo di Grandi fratelli a-morali e circoncisi auto-eletti e sopratutto ubbidienti verso l'unica razza eletta o gruppo eletto - come il San Pietro di questa narrazione regressiva, teocratica, razzista ed esclusivista. Si tratta di patologica narrazione che oggi viene purtroppo perseguita con tanto di guerre preventive e di apologia della ... ''tortura sotto controllo medico'' che imita le pratiche israeliane, vedi Dershowitz a Harvard, il quale non fu mai costretto a dimissionare dal suo posto accademico.)
Lo sviluppo e la generalizzazione della contraccezione orale, coniugata con il lavoro delle donne (dunque con la loro autonomia finanziaria), mostrano bene di cosa si tratta realmente. (Nota aggiuntiva agosto 2013: Manca solo cancellare la pensione alimentare in caso di divorzio, questa essendo l'ultimo bastione della gerarchia della famiglia nucleare borghese, prevalente anche dopo la sua dissoluzione ma camuffato in senso di responsabilità o di colpevolezza sancito dalla legge. Logicamente tale cancellazione potrebbe avvenire solo in cambio della spartizione paritaria del lavoro socialmente disponibile e dell'imposizione del principio ''salario uguale per lavoro di uguale valore'' e con programmi sociali mirati a concretizzare i diritti oggi soltanto formali dell'infanzia.) Certi ci vendono un pericolo. Ma in onore di Bloomsberry e di quella banda di artisti e di intellettuali purtroppo privi di legami con il proletariato, ma che non di meno seppero pensare un mondo più solidale e più giusto, chiediamo semplicemente : qui ha paura di Virginia Woolf, quando sarebbe sempre pronte, se vi dimostrate all'altezza, a ''riservarvi una piccola vena ben nascosta''? (Waves) Per dirlo con Marx, o come avrebbe potuto dirlo Verlaine, Garcia Lorca, Paul Eluard o la grande sacerdotessa Sapho, l'Individuo è la coppia capace di vivere un amore libero. E come scordare la poesia umanista e antifascista di Pier Paolo Pasolini?
Lo Stato repubblicano ha tre principi: la libertà, l'uguaglianza e la fraternità/sorosità. Non ha nessuna preferenza sessuale.
Paul De Marco, 16 maggio 2004, Copyright 16 mai 2004
(Tradotto fine Agosto 2013.) .
Nota: L'articolazione di certi temi abbordati in questo testo fu influenzata in parte dal dibattito relativo all'istituzionalizzazione dei costumi pubblicato nel www.lemonde.fr benché non ho sempre potuto avere accesso all'integralità di certi testi originali che erano ivi menzionati.