Please see also the Introduction and Appendix of my Book III in the Books section
The Introduction exposes the Marxist theory of "souveraineté alimentaire'' or food and agricultural sovereignty; it is diametrically different from the bourgeois pro-agribusiness agenda sold by the usual pitres as "food security" (i.e. a security insured by the likes of Monsanto etc., with their genetically modified organisms and environmentally dangerous mode of production. We all know that the US Establishment considers food as one of the main strategic weapon, and that it refuses to accept the UN proposal to declare the insurance against hunger as a basic Human right.)
The Appendix demonstrates that ecomarxism is the answer to the bourgeois theories of land rent, and thus also to the Marginalist's pseudo-laws of increasing and decreasing returns, as well as to Ricardo's comparative advantages narrative. In opposition with the usual petit-bourgeois mouth-washing about the protection of the environment and sustainable development, a classic double speech basically aimed at preserving the grotesquely unequal "ecological imprint" of the likes of Al Gore (and of the heirs of the authors of the Report from the Iron Mountain and the Club of Rome ...) ecomarxism is squarely anchored in the Marxist Labour Law of Value. It thus can clearly comprehend the crucial distinction between economic exchange value and non-merchandised use value.
LOI DE LA VALEUR ET EGALITE EN CHINE
Comité Central du Parti Communiste Chinois
République Populaire de Chine.
Chère Madame,
Cher Monsieur,
Vous trouverez ci-joint un CD-ROM qui contient deux livres intitulés Tous ensemble et
Pour Marx, contre le nihilisme. Ensemble ils apportent une contribution que je crois définitive à
la compréhension de la loi de la valeur ainsi qu'une contribution majeure à la théorie de la
planification socialiste et à ce que j'ai choisi d'appeler la « psychoanalyse » dans le but de
distinguer cette approche marxiste de la psyché humaine des approches antérieures bourgeoises
toutes teintées d'une religiosité inavouée plus ou moins orthodoxe.
Les développements majeurs concernant la loi de la valeur et la planification socialiste se
trouvent dans Tous ensemble, y compris dans l'Annexe portant sur le faux problème de la
transformation de la valeur en prix de production, et dans le chapitre « pour le socialisme
cubain » dans Pour Marx, contre le nihilisme.
Il ne fait aucun doute selon moi que la loi de la valeur fonde une économie politique
marxiste qui est de très loin supérieure aux approches économiques bourgeoises qui, au fond,
reposent sur des « recettes de cuisines » résultant de statistiques partielles dérivées d'une
compréhension elle aussi partielle de « l'équilibre général », c'est-à-dire de la reproduction
élargie. Si les indicateurs économiques socialistes restent encore à développer, il est néanmoins
possible d'affirmer que les modèles de reproduction mis de l'avant par Marx et formalisés par
Boukharine constitueraient le cœur de la planification socialiste en autant que la théorie de la
« productivité » soit correctement conceptualisée.
A ce stade du développement socialiste et malgré la trahison de nombreux dirigeants de
l'ex-URSS, l'essentiel serait de revenir à la lumineuse compréhension de Mao Tsé-toung
lorsqu'il affirmait que la lutte de classe ne disparaissait pas automatiquement sous le socialisme.
Ceci est vrai du fait que le socialisme reste une société de transition dans laquelle il n'est pas
encore entièrement acquis que le « vent d'est prédomine sur le vent d'ouest ». La raison
profonde selon moi consiste en ceci : l'opération de la loi de la valeur est universelle et cela
restera le cas dans une société du communisme achevé, a fortiori donc dans une société de
transition socialiste.
Nul ne peut questionner le fait que seul le travail humain (vivant) crée des valeurs
d'usage et d'échange nouvelles bien que les « conditions productives » dans lesquelles ce travail
vivant revivifie le travail passé contenu dans les moyens de production et dans la force de travail
comme moyen de production conservent une grande importance. La compréhension de la
composition organique du capital (selon moi v/C où C = c + v) est donc essentielle pour bien
appréhender la reproduction (simple ou élargie). Cependant il est tout aussi essentiel de bien
saisir les formes que prend historiquement la plus-value. Il ressort du rapport entre travail vivant
et travail passé une caractéristique invariable du travail humain : lorsqu'il se met en mouvement
il fait toujours l'avance de sa valeur d'usage et crée se faisant aussi bien les valeurs d'usage et
d'échange correspondant à son renouvellement qu'un surplus. C'est la nature sociale de ce
surplus qu'il s'agit de comprendre correctement.
On peut supposer que l'homme préhistorique fut longtemps dans une situation que l'on
pourrait qualifier de « producteur indépendant », c'est-à-dire qu'il contrôlait lui-même le surplus
qu'il engendrait dans une société caractérisée par diverses formes de « communisme primitif ».
La société de l'exploitation de l'homme par l'homme substitua, non pas nécessairement la
division sociale du travail, qui en soit est politiquement neutre, mais bien l'aliénation du
producteur et de son surplus, autrement dit l'exploitation de classe. Ainsi, pour simplifier, les
sociétés esclavagistes et féodales reposaient sur l'extraction d'une forme dominante de plus-
value, la plus-value absolue. Le capitalisme repose sur une utilisation systématique de l'intensité
et en particulier sur la dominance de la « productivité » en ce sens qu'il développe
systématiquement les forces productives qu'il libère révolutionnairement des carcans imposés
par les sociétés antérieures qui privilégiaient quant à elles les stratifications sociales fondées sur
le statut et les protections corporatistes. La société socialiste puis la société du communisme
réalisé ne peuvent reposer que sur la dominance de ce que j'ai appelé « la plus-value sociale ». Il
va de soi que toutes les formes d'extraction de plus-value (absolue, intensité, productivité et
même plus-value sociale) peuvent se rencontrer dans toute sorte de société mais évidemment
dans des formes plus au moins réalisées. Dans son acception la plus simple et la plus évidente
la plus-value sociale consiste tout bonnement en ceci : le contrôle par l'ensemble de la
société de la plus-value qu'elle-même produit. Le capitalisme est une société qui conjugue
production sociale et accumulation privée. La société communiste se donne impérativement la
maîtrise collective de la production autant que de l'accumulation. Sous le communisme le travail
humain continuera à produire de la plus-value dans des conditions productives optimum
(exigences de sa rationalité économique et comptable) mais ce travail ne sera plus du travail
aliéné dans l'exacte mesure où le « travailleur collectif » contrôlera à la fois ses moyens de
production et l'utilisation des fruits de son travail par le biais notamment de la maîtrise sociale de
la reproduction élargie et de la « démocratie industrielle communiste ». La société socialiste de
transition devrait aller dans le même en tenant compte toutefois des alliances de classes forgées
par le Parti communiste et des contraintes résultant de l'insertion au sein d'une économie
mondiale encore momentanément sous dominance du capitalisme mondial.
Sur ces bases le socialisme chinois peut donc concevoir de manière autonome, sans
se mettre à la traîne de quelconques Jeffrey Sachs internes et externes, à la fois la
continuation de sa croissance économique et le contrôle collectif de la plus-value par le biais
d'une meilleure redistribution sociale visant la ré-institution de la plus grande égalité entre
tous ses citoyens.
Les communistes chinois ont donc le devoir d'user de toute leur imagination afin
de développer les formes de propriété et de management compatibles avec une société
socialiste. Mao Tsé-toung avait magistralement su en son temps développer les
communes et les brigades de production. Le socialisme réel partout ailleurs avait su concilier
propriété d'Etat et coopératives. Dans le but de reprendre à neuf ces conceptions et de les adapter
au temps présent, il conviendra sans doute d'affiner encore la compréhension de la distinction
entre propriété et possession en régime socialiste. En autant que les intérêts souverains du peuple
soient strictement préservés, et dans certains cas restaurés, il n'est pas inutile de « faire fleurir
cent fleurs » socialistes.
On se souviendra sans doute des remarques de Galbraith et de Joan Robinson
dans les années soixante et dix. Tous deux remarquaient que le gaspillage capitaliste
n'étant pas compatible avec le fait démographique chinois, les formes d'utilisation
collective de la richesse nationale devenaient nécessaires à la croissance du niveau de
vie des Chinois. Ils insistaient aussi sur le fait que les Chinois avaient tout intérêt à opter
pour une société massivement éduquée puisque, à soutien étatique égal de la recherche, et
en reportant le pourcentage des savants présents dans leurs sociétés occidentales
respectives à la population chinoise dans son ensemble, la Chine devait jouir rapidement d'un
énorme avantage comparatif. Comme j'ai eu l'occasion de le dire il y a quelques années déjà, en
tablant sur la qualité et le capital savoir, l'avenir ne pourra être que radieux. Encore faut-il se
souvenir de l'emphase mise par Mao sur le « capital humain » et par conséquent faire porter tous
les efforts nécessaires sur la laïcité et sur le plus grand accès possible à une éducation laïque et
gratuite, y compris à l'université (voir annexe « spoliation » dans Tous ensemble). Une éducation
même partiellement payante et d'un accès inégalitaire constitue, en effet, selon moi, le plus
odieux crime contre l'humanité qui puisse se concevoir.
Le décollage économique chinois est désormais une chose acquise. Le plein de nouvelles
technologies a déjà été réalisé. Le reste est affaire d'émulation et de dépassement, plus encore
que de nouvelles joint ventures. En autant que l'épargne interne soit contrôlée et canalisée
domestiquement, la croissance chinoise sera désormais tirée par le développement de ses propres
secteurs intermédiaires. Et ceci d'autant plus que la Chine saura adopter au sein de l'OMC les
principes sociaux les plus avancés tels les mesures visant à juguler le « dumping
environnemental » et le « principe de précaution ». La Chine a donc le choix entre un modèle
d'interdépendance dépendante, indigne de son histoire, à la Sud coréenne ou un modèle de
croissance et de prospérité socialiste sachant « marcher sur ses deux jambes » selon la belle
expression du camarade Mao Tsé-toung.
Avec ma solidarité et mon admiration pour le peuple chinois et ses dirigeants
communistes.
Paul De Marco, ex-professeur de Relations Internationales (Economie Politique Internationale)
Richmond Hill, 20-08-2002
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